Sommaire du dossier : Entre chrétiens et musulmans, quelles frontières ?
- 2006-2008 : « Entre chrétiens et musulmans, quelles frontières ? »
- La frontière : notion complexe et ambiguë
- Libre méditation sur les frontières dans le Premier Testament
- Paul, les premières communautés chrétiennes et les frontières
- Islam et appartenances
- Deux visages de la frontière imaginaire
- De la superposition de frontières à la pluralité d’appartenances
- Frontières entre Islam et Christianisme.
- Une frontière commune : la lutte contre l’idolâtrie
- Musulmans d’Europe et citoyenneté : Intégration, mutations et avenir.
- Le mariage de la musulmane avec un non musulman : Dépassement ou transgression des frontières
- Le malaise face à l’islam : Le cas de la Méditerranée
- Transmettre les valeurs morales et spirituelles aux jeunes générations en France.
- La frontière ; A l’aune des religions et des sciences sociales
Introduction
La transmission du savoir et de l’expérience aux jeunes générations est une préoccupation présente dans toutes les cultures. Le phénomène n’est pas simple. Cette transmission des connaissances et du savoir faire a sans doute été une préoccupation prioritaire en maintes époques de l’Histoire. C’est un élément essentiel pour la survie des groupes humains et des individus. Quelques soient les modalités de cette transmission, elle existe nécessairement de façon plus ou moins consciente.
La transmission des valeurs morales et spirituelles
La transmission des valeurs morales et spirituelles aux jeunes générations est plus difficile à circonscrire avec précision, compte tenu du nombre de facteurs qui entrent en jeu. Mais consciemment ou inconsciemment, c’est une préoccupation qui fut dominante dans toutes les civilisations. On le constate effectivement, avec des modalités différentes, dans toutes les civilisations connues. Cette transmission peut en effet se réaliser à partir du modèle à imiter, de l’enseignement à accueillir, du rôle social à prendre ou encore par simple mimétisme. Selon qu’il s’agit de sociétés où domine la transmission orale ou de sociétés pour lesquelles la communication écrite a déjà pris une place essentielle, la transmission se fera à partir des modes les plus adaptés.
Chrétiens et musulmans, adorateurs les uns et les autres de Dieu, nous sommes appelés à poser la question pour le monde d’aujourd’hui. C’est un monde qui se renouvelle très vite, compte tenu de la rapidité des évolutions en cours dans les plus importants domaines de la vie humaine. L’évolution des moyens de communication, le développement des sciences et des techniques, l’impact de certaines décisions économiques et politiques ont souvent de très larges répercutions internationales.
La nouveauté du monde actuel
Les développements scientifiques et techniques ont, pour leur part, une place importante dans l’univers mental des hommes et femmes du vingt et unième siècle. Certains sont tentés de penser à un changement des valeurs morales et spirituelles entraîné par le progrès des connaissances scientifiques et des capacités techniques. Les nouvelles techniques entraînent effectivement des changements de vie et des évolutions de plus en plus rapides. Mais les évènements auxquels les peuples sont affrontés directement où indirectement marquent aussi les mentalités et apportent des priorités nouvelles.
Les mutations qui s’en suivent ont nécessairement leur poids sur les personnes au cours des quelques décennies de leur existence. Les changements inéluctables des manières de vivre entraînent souvent un autre rapport aux valeurs spirituelles et aux règles morales. Des questions nouvelles se posent à la conscience humaine. D’où cet écart qui se manifeste souvent entre les différentes générations. C’est l’un des aspects de la crise morale rencontrée fréquemment chez les jeunes générations à l’heure de la mondialisation. Il y a ainsi le domaine des évolutions scientifiques, techniques et sociales et le domaine des valeurs spirituelles et morales. En réalité si les deux domaines sont bien distincts et relèvent de mises en œuvre bien différentes, ils ont cependant une certaine interdépendance.
Des attitudes en face des mutations du monde actuel
Ces évolutions et les inévitables changements d’une société, entraînent certains à réagir en se figeant sur le passé. Il y a, en cela, des raisons différentes souvent analysées. Ce sont, entre autres, la crainte de perdre ses repères et une vision statique du monde. Ce sont des attitudes largement partagées. Ces personnes risquent alors de proposer les valeurs morales et spirituelles sans pouvoir manifester clairement comment les vivre aujourd’hui. A l’inverse, la vision moderne du monde, le développement des médias, les instruments d’analyse, la nouveauté des modes de vie et les problèmes rencontrées en entraînent d’autres vers la méconnaissance, voire le rejet, de valeurs morales et spirituelles traditionnelles. Sous une forme ou une autre, ce sont aujourd’hui des questions communes aux civilisations modernes. Elles prennent une certaine urgence du fait de la rapidité des évolutions et de la médiatisation inconcevable il a quelques décennies. Il fut parfois exprimé qu’un développement moral et spirituel de nos sociétés modernes n’avait pas été à la hauteur des évolutions scientifiques et techniques.
Une crise des valeurs morales et spirituelles
Il y a indéniablement dans le monde une crise des valeurs morales et religieuses qui prend différentes formes : Indifférence religieuse, syncrétisme facile, utilisation des facteurs religieux à des fins politiques, affaissement moral, corruption, violences aveugles. etc… Cette crise a des causes diverses. Les moyens techniques modernes et le développement des connaissances scientifiques permettent certainement un accroissement des connaissances ainsi qu’une meilleure gestion de la nature et des biens qu’elle recèle. Mais ils donnent aussi des moyens nouveaux pour propager le mal et nuire à l’humanité d’une façon ou d’une autre.
Cette crise paraît cependant indissociable des mutations de tous ordres que connaissent nos sociétés modernes. Ces mutations sont inéluctables. Elles concernent entre autres les développements scientifiques et techniques, les nouveaux moyens de communication et une planétarisation qui ne fera que croître, surtout en face des grands problèmes affectant l’humanité comme les conflits, les épidémies, la faim, la pollution.
Une nouvelle expression des valeurs morales et spirituelles
Les valeurs morales et spirituelles sont vécues par des êtres humains et mises en œuvre dans les réalités concrètes de leur existence. Dans l’esprit de certains, ces valeurs morales et spirituelles sont souvent étroitement liées aux réalités concrètes ainsi qu’aux situations individuelles et collectives rencontrées. Les évolutions techniques, les moyens modernes de communication, les évènements historiques et une mondialisation inéluctable bien que mal contrôlée entraînent une expression de ces valeurs morales et spirituelles dans un langage et des pratiques concrètes nouvelles. Il est nécessaire que ces valeurs soient mises en œuvre concrètement à propos des nouvelles réalités du monde moderne et qu’elles soient exprimées dans le langage du temps. C’est ainsi que, pour l’ensemble de l’humanité, l’usage de la télévision demande une éthique spécifique bien que devant être inspirée par les valeurs traditionnelles de discernement, d’équilibre et de discipline personnelle.
Le rôle de ceux qui sont appelés à transmettre ces valeurs
Les jeunes générations sont particulièrement marquées par les mutations en cours dans les sociétés modernes. Très souvent des adultes proches des jeunes et donc responsables de leur formation humaine et spirituelle, déroutés par les changements qui s’opèrent, éprouvent des difficulté à transmettre l’héritage culturel, moral, spirituel et religieux dont ils ont eux-mêmes hérités.
Les leçons de l’Histoire sont toujours à prendre en compte. Parfois la transmission des valeurs morales et religieuses procéda d’une approche de la religion comme d’une « arme » pour s’affirmer, s’opposer, construire son monde à soi où simplement justifier sa propre conduite. La question se pose alors, s’agit-il de transmettre des valeurs religieuses et morales à vivre dans les divers secteurs d’une vie humaine ou s’agit-il de se servir d’une appartenance religieuse à des fins politiques ou identitaires ?
Le rôle de ces adultes et en particulier des responsables religieux est certainement essentiel. De toute évidence, ils doivent se situer en guides attentifs aux jeunes dont ils sont responsables. Pour cela, avant toute chose, il est nécessaire qu’ils vivent avec rectitude, dans une fidélité exigeante à leur conscience. Il importe qu’ils soient les modèles dont les jeunes ont besoin en reflétant Dieu par leur droiture et la rectitude de leur conduite. Ainsi ils ne transmettent pas un simple enseignement mais une voie morale et spirituelle. De plus, la sainteté personnelle de ces adultes responsables leur permet un discernement pour aller à l’essentiel et jouer auprès des jeunes le rôle qui est le leur.
Pour la transmission des valeurs aux jeunes, un dialogue est nécessaire entre les générations. Mais la finalité de ce dialogue est à préciser. Il ne s’agit sans doute pas d’avoir recours au dialogue qui consisterait en une pédagogie destinée à convaincre les jeunes. On ne peut pas méconnaître l’aspiration générale des jeunes à trouver leur expression sur toutes les questions importantes de l’existence. C’est une réalité universelle. Cela est vrai également sur le plan religieux. Alors que de nombreux jeunes ont une profonde aspiration aux dimensions spirituelles et souhaitent être fidèles aux exigences de leur foi religieuse, il y a souvent chez eux un refus de la répétitivité, ce qui manifeste un désir naturel de découvertes, d’initiatives et de création que nous ne pouvons négliger. Ces désirs font partie de la nature humaine et sont à ce titre des dons de Dieu.
Une démarche de dialogue
Compte tenu des mutations en cours et des différentes manières de concevoir la condition humaine, la transmission de l’héritage spirituel, moral et religieux demande une démarche de dialogue où soient prises en compte les découvertes, les aspirations, les propositions et les interrogations des jeunes. Leur sensibilité, leur perception des réalités et leurs questions en face des mutations actuelles peuvent d’ailleurs représenter des apports à la réflexion des croyants d’aujourd’hui.
Les générations aînées ont sans doute à développer cette prise de conscience que tout être humain a une potentialité spirituelle qu’il est appelé à développer et à mettre en œuvre pour la conduite de sa vie. C’est une réalité universelle. Dans les écritures chrétiennes, cela est exprimé en termes imagés : « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ». Dans les différentes traditions religieuses, cette dimension est affirmée. Les êtres humains sont faits de corps et d’esprit. Par leur nature ils sont capables de spiritualité. Cela fait partie de notre commune humanité. En l’occurrence, l’expérience d’un dialogue spirituel entre croyants de différentes religions, partageant sur leurs recherches en vue du service de Dieu, est significative.
Une éducation des jeunes en vue de leur accueil des dimensions religieuses et spirituelles
Dans les diverses religions, le patrimoine religieux est habituellement transmis dès l’enfance. Selon leur contenu, les valeurs morales et religieuses, transmises dans un climat de vérité, sont de nature à apporter un développement moral et humain, un appel au contrôle de soi et à la recherche du bien. Dans les différentes religions, les croyants portent en eux cette conviction et lient habituellement la transmission du patrimoine religieux à l’éducation morale. Cette éducation se fait, chez les jeunes, dès leur enfance et selon leur maturité effective. Les religions favorisent habituellement des qualités humaines fondamentales. Mais par ailleurs, certaines dispositions humaines sont de nature à favoriser l’accueil du patrimoine religieux. Aussi faut-il susciter ces dispositions et veiller à les développer en vue de favoriser l’accueil du patrimoine religieux par les enfants et les jeunes. Un texte de l’Eglise catholique précise que la prise de conscience des dimensions spirituelles et morales ne peut être dissociée de l’apprentissage de qualités humaines élémentaires : « Le but que poursuit la véritable éducation est de former la personne humaine dans la perspective de sa fin la plus haute, et du bien des groupes dont l’homme est membre et au service desquels s’exercera son activité d’adulte. Il faut donc, en tenant compte des progrès des sciences psychologique, pédagogique et didactique, aider les enfants et les jeunes gens à développer harmonieusement leurs aptitudes physiques, morales, intellectuelles, à acquérir graduellement un sens plus aigu de leurs responsabilités, dans l’effort soutenu pour bien conduire leur vie personnelle et la conquête de la vraie liberté, en surmontant courageusement et généreusement tous les obstacles. Qu’ils bénéficient d’une éducation sexuelle à la fois positive et prudente au fur et à mesure qu’ils grandissent. De plus, qu’ils soient formés à la vie sociale de telle sorte que, convenablement initiés aux techniques appropriées et indispensables, ils deviennent capables de s’insérer activement dans les groupes qui constituent la communauté humaine, de s’ouvrir au dialogue avec autrui et d’apporter de bon cœur leur contribution à la réalisation du bien commun. » (Extrait de la déclaration de Vatican II sur l’éducation chrétienne).
Il importe que l’éducation dispensée permette l’éveil et la formation de l’ « intelligence » (capacité de s’émerveiller, de s’interroger, de chercher à connaître la réalité qui nous entoure) et du cœur (capacité de faire confiance en toute lucidité, de se laisser attirer par ce qui est bon pour vivre avec ses semblables et cultiver un altruisme fraternel avec tout homme). Il s’agit ainsi d’aider chaque jeune à développer en lui une certaine intériorité, qui le rendra capable d’accéder à l’autonomie et à la responsabilité. Ces perspectives éducatives sont destinées à développer et à éduquer la capacité spirituelle des jeunes. Elles ne sont pas en soi la transmission d’un patrimoine mais elles sont de nature à prédisposer les jeunes à l’accueil de leur tradition religieuse dans leur vie. Quelques points d’insistance peuvent être évoqués. Ils sont empruntés à l’expérience européenne où le pluralisme religieux est important.
Une éducation de la vie morale personnelle Cette éducation concerne des qualités à développer chez des jeunes afin qu’ils puissent acquérir à terme une maturité d’adulte responsable. Certaines de ses qualités sont évidentes aux yeux des croyants. Ce sont : le respect de soi et des autres,le développement de la volonté, la loyauté, le sens de l’engagement pris, la maîtrise de soi, l’attention aux autres personnes, la solidarité, le sens de la responsabilité, l’éducation de la vie affective et le comportement à l’égard de la sexualité, le combat personnel contre les sollicitations au mal et les solutions de facilité, la distance à prendre par rapport aux propos dégradants, la reconnaissance des erreurs commises et des comportements fautifs ….
Le développement de l’esprit critique et du jugement personnel : Se sentir à l’unisson et soutenu par ses semblables revêt une certaine importance pour les jeunes et peut estomper l’opinion personnelle et l’esprit critique. Ainsi, il est fréquent que de jeunes adolescents craignent d’exprimer leurs convictions et leur façon de penser devant les autres. C’est pourquoi il importe que les jeunes apprennent à réfléchir et à juger personnellement Cette éducation devrait les amener à savoir se situer en face des médias (Télévision, internet, presse) et des opinions exprimées dans leur entourage. Il y a une autonomie de jugement à développer vis à vis des « lois du groupe » et des comportements grégaires.
L’apprentissage de la vie collective. Au delà de tout aspect disciplinaire pour faire observer les règles indispensables au travail et à la vie d’une collectivité, il s’agit surtout du développer un esprit de solidarité et la prise en compte par chacun des autres membres de la collectivité et de leur personnalité.
Le respect de l’autre et l’esprit du dialogue La condition d’un vrai dialogue, c’est l’accueil réel de la différence. Accueillir signifie manifester de l’intérêt, du respect, de la compréhension. L’expérience du « rapport à l’autre » chez les jeunes dépend de multiples facteurs parmi lesquels l’éducation reçue tient une place essentielle. De plus selon que les jeunes vivent en milieu homogène ou en milieu pluraliste, l’éducation à la rencontre de l’autre et au dialogue prendra des visages différents. Mais il s’agit néanmoins de la même qualité fondamentale à développer pour les jeunes générations bien qu’avec des pédagogies concrètes différentes.
La place de la personne dans la société. Le respect des lois et la prise en compte des institutions de l’Etat. La recherche de la justice et de l’équilibre social dans la société. L’accueil du pluralisme. Le combat pour l’homme. La responsabilité citoyenne.
Le respect des engagements Chacun est appelé à prendre au cours de sa vie des engagements, vis-à-vis de Dieu comme notre Créateur, vis-à-vis de sa confession religieuse, vis-à-vis de sa société et plus largement de tout être humain. Ce respect des engagements est indispensable pour la vie en société et plus largement pour le rapport à autrui
L’ouverture à l’Universel. L’ouverture à l’Universel comprend plusieurs volets supposant la connaissance des situations actuelles : Les peuples en voie de développement, les diverses cultures et leur racines, le développement solidaire des sociétés, l’ouverture concrète au dialogue interculturel et interreligieux en particulier dans le contexte de pluralisme religieux.
Eveil à la dimension religieuse et spirituelle de l’homme. L’expérience religieuse dans l’histoire de l’humanité. L’aspiration de l’homme à la dignité et à l’au-delà de lui-même. La spiritualité dans les diverses religions. Le sens des valeurs fondamentales et la place de la vie spirituelle dans toute vie humaine.
Ces différents domaines ramènent à ce que l’on peut nommer l’éducation de la conscience des enfants et des jeunes. L’insistance porte sur la recherche pour être en vérité avec soi-même et en harmonie avec son prochain, sur la réflexion personnelle et sur la qualité du comportement au niveau individuel et collectif. Il ne s’agit pas dans cette réflexion de méconnaître la transmission de l’enseignement religieux à faire selon son mode propre. Mais il est question de points d’insistance pour une éducation humaine et spirituelle prédisposant à un accueil sincère et attentif des données religieuses.
Conclusion Cette transmission est essentielle. L’ « Histoire » montre que faire « table rase », en ignorant le passé proche ou lointain, amène à des échecs aux conséquences parfois graves. Il est évident que chaque génération à besoin des acquis des générations précédentes qu’il s’agisse de l’expérience venant de l’histoire humaine, de la connaissance du monde où nous vivons ou des valeurs morales et spirituelles. Pour se construire humainement et spirituellement les jeunes ont un besoin impérieux de modèles et de projets. Nier cette réalité serait méconnaître des dimensions humaines et sociales incontournables quelques soient l’époque et la civilisation établie. Il serait illusoire de penser que cette transmission des valeurs morales et religieuses se fasse sans heurts ni difficultés plus ou moins importantes. Une transmission dont le but serait de reproduire à l’identique l’ensemble des valeurs et les manières de vivre d’une époque, a les plus grandes chances d’échouer. Nécessairement chaque époque à des problèmes spécifiques auxquels il faut répondre, ce qui entraîne des préoccupations et des objectifs à poursuivre propres à cette époque. De plus les acquis récents dans la connaissance de monde où nous vivons marquent habituellement de façons différentes les générations jeunes et les générations plus anciennes. La transmission nécessite l’accueil de ces différences et des nouvelles conditions d’existence. Celui qui transmet est appelé à prendre en compte la culture de celui qui reçoit. Cette culture peut apparaître dérangeante, inquiétante d’autant plus que les évolutions de l’époque actuelle sont rapides et profondes. Mais l’acceptation de la nouveauté s’avère nécessaire pour rester pleinement intégrés dans la société et pouvoir communiquer au sein de cette société. Nous sommes face aux défis que l’homme connaît de génération en génération mais que notre temps rend davantage présent du fait de la rapidité des mutations. Celui qui reçoit de son coté est appelé à se familiariser peu à peu avec la culture de celui qui transmet afin d’être pleinement en mesure d’accueillir ce qui est transmis. Ce qui apparaît d’autant plus important lorsqu’il s’agit d’un héritage moral et spirituel ayant déterminé la vie de celui qui transmet.