Cet article fait partie du dossier de recherche du GRIC intitulé : « Espaces sacrés, lieux de violence ou lieux de paix ? »
A. LIEUX SYMBOLIQUES
Ce qui frappait Roger Bastide[1] il y a plus d’une trentaine d’années, c’est le rapetissement brusque du monde, qui a rapproché les peuples et les civilisations les plus diverses, et qui n’a abouti le plus souvent qu’à multiplier les barrières et les incompréhensions. L’esprit de la « demeure close », qui n’était pour lui qu’une survivance de l’ethnocentrisme, nous paraît aujourd’hui l’expression d’un type nouveau de réactions : réactions des peuples frustrés, bousculés, agressés par la mondialisation des échanges et des communications, le décloisonnement des cultures et, par conséquent, leur destruction. En effet, ce processus n’engendre pas seulement une attitude ethnocentrique, c’est surtout le rejet violent de l’autre et de sa culture. Ces peuples perçoivent l’autre comme intrus, ennemi assimilé aux « forces du mal », qui s’efforcent de réintégrer leur « monde » dans le désordre et leur civilisation dans le « chaos » et les « ténèbres ». Ces expressions, qui signifient l’abolition d’un ordre, d’une structure, et la ré-immersion dans un état amorphe, réactualisent les symboles religieux archaïques de l’homme en « cosmos », qui se représente son monde à l’image d’un espace sacré. Espaces sacrés, lieux saints suscitent aujourd’hui les réactions les plus passionnées.
Étudier les symboles à travers lesquels les hommes se représentent ces lieux et espaces est d’une grande importance, non seulement parce qu’ils nourrissent la contemplation spirituelle des croyants et renforcent les relations des fidèles à Dieu, mais aussi parce qu’ils participent à la fondation de l’ordre social, cimentent et activent l’imaginaire social et sont, par conséquent, susceptibles d’instrumentalisation à des fins autres que spirituelles et de réactivation à la faveur de graves conflits, les « guerres saintes ».
1. Société, religion et activité symbolique
D’un point de vue sociologique, les symboles sont la condition de l’existence de tout groupe social. Les médiateurs symboliques assurent à la fois l’échange entre partenaires sociaux et le passage d’un monde où l’on éprouve à un monde où l’on conçoit, donc du monde senti au monde du sens ; ainsi l’incommunicable devient communicable. C’est grâce aux symboles que l’esprit s’émancipe de l’immédiateté de la perception et découvre, derrière le sens propre des objets, un autre sens.
Les symboles sont aussi médiateurs d’une autre manière : ils sont à la fois les témoins de la pensée d’hier et les moyens de celle de demain. Ils sont transmis comme ce qui a été fait, et nous les prenons pour ce qu’il y a à faire. Ainsi il ne peut y avoir d’activité symbolique sans tradition, car s’il y a création d’objets symboliques, ces derniers demeurent au-delà de l’existence de ceux qui les ont employés.[2]
Partant de ces constatations générales, on se rend compte que la religion comporte une large activité symbolique. Les représentations et les comportements liés au sacré se constituent par l’intermédiaire de symboles : « Nous leur montrerons nos signes aux horizons et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’ils voient clairement que ceci est la vérité »[3]. Ce verset reflète la richesse et la complexité des symboles religieux. À la fois mystérieux et révélateurs, ils imprègnent et coordonnent l’existence du croyant, dont tous les repères spatio-temporels se trouvent intégrés dans une géographie et une histoire symboliques liées au sacré.
C’est dans ce caractère symbolique que le sacré puise sa vitalité. Le monde créé par Dieu est, pour le croyant, un livre où il peut lire les signes du Créateur. « En vérité, dans la création des cieux et de la terre et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour ceux qui sont doués d’intelligence »[4]. Pour le musulman, Dieu est transcendant, mais la moindre chose dans ce monde est symbole d’une présence divine.
2. Le sacré et la différenciation des espaces
a) L’espace sacré et le centre du monde
La prise de conscience de l’existence d’un monde réel et significatif est intimement liée à la découverte du sacré. L’histoire des religions[5] nous apprend que, par l’expérience du sacré, l’homme des sociétés archaïques et traditionnelles a saisi la différence entre ce qui est réel, puissant, efficient et significatif, et ce qui est dépourvu de ces qualités. L’irruption du sacré détache de l’univers un territoire et le rend qualitativement différent : c’est l’espace sacré, monde consacré, « cosmisé » et habité par l’homme religieux. Le reste est l’espace profane, neutre, non consacré, homogène et amorphe.
En plus de la différentiation des espaces, le sacré révèle une réalité absolue, un point fixe, le centre du monde, qui n’est autre que le monde de l’homme religieux ; d’où l’importance du symbolisme du centre.
b) Le symbolisme du centre[6]
Le centre a une portée symbolique riche et complexe. En psychologie, le centre est symbole d’orientation, qui permet à la psyché individuelle de se frayer un chemin à travers le chaos apparent des illusions mises en place par le moi. Il est le chemin de la délivrance, œuvre de salut et symbole de transformation.
Le centre est aussi le point origine où le caché devient manifeste ; il est unique. Mais, paradoxalement, tout sanctuaire, toute enceinte sacrée, tout lieu de pèlerinage, tout récit d’une quête sacrée, toute recherche de soi, est potentiellement centre. Donc un certain degré de centralité peut être créé, diffusé et reproduit n’importe où.
Le centre se manifeste à la fois comme le sommet (sur la montagne) et le point le plus bas (dans la vallée) : le Rocher de Jérusalem, tout en s’élevant jusqu’aux cieux, maintient les eaux du chaos dans l’abysse souterrain.
Dans une perspective religieuse, le centre n’est pas un lieu géographique, mais un concept cosmologique indiquant un point de concentration du pouvoir spirituel : c’est un lieu de rayonnement et de communication de toutes les créatures.
Donc le centre semble désigner une possible conversion du regard, il permet une mise en ordre de soi. Ainsi on se rend compte qu’une approche unidimensionnelle ne peut être que réductrice de la complexité des significations que revêt un lieu saint ; on saisit également l’importance des enjeux dont il peut faire l’objet et qui dépassent les limites d’une religion particulière.
3. Lieux saints islamiques : géographie et symboles
a) La révélation du lieu saint
Une caractéristique essentielle du sacré, c’est sa contagion pur/impur, saint/chtonien ; il communique ses qualités à tout ce qui le touche ou l’entoure. L’élection du lieu saint se fait toujours en fonction d’une hiéro-histoire qui associe au lieu un événement supra-naturel, lequel accentue l’idée de centralité et de synthèse, éléments actifs dans le développement de toute la dimension symbolique du lieu saint. La fondation du lieu précède donc son édification.
La Mecque, anciennement nommée Bakka, mère des villes (Umm al-qurā) et métropole du monde, symbolise le centre vital de l’Islam : elle est à la fois lieu de naissance du Prophète, lieu de la révélation divine, lieu de pèlerinage et orientation sacrée. La Mecque abrite la Ka‘bah. Celle-ci, appelée aussi la Maison sacrée (al-bayt al-ḥarām), la demeure antique (al-bayt al-‘atīq), incarne la présence et le souffle divins. Dans le Coran et la Tradition, la Ka‘bah est marquée par le séjour d’Adam après sa chute du paradis et par les fréquentes visites du prophète Ibrahim à son fils Ismaïl et à sa mère. C’est Ibrahim qui y restaura le sanctuaire adamite abandonné après le déluge. Cette restauration n’est pas le fruit d’une décision individuelle, elle est adhésion à la volonté divine.
Donc, la Ka‘bah est, par nature, un lieu spirituellement puissant, la persistance de l’édifice et la répétition des rituels focalisent l’attention sur le lieu saint qui, par la jonction du temps et de l’espace, amène à croire à une accumulation toujours croissante du pouvoir sacré : « En vérité, le premier temple qui fut institué pour les hommes est celui de Bakka, temple béni et guidance des mondes »[7]. Ainsi, par la médiation d’un territoire sacré, La Mecque, et d’un lieu saint, la Ka‘bah, le destin humain et les commandements de Dieu sont étroitement liés.
4. Le découpage du lieu saint
Tout espace sacré, quelque décentré qu’il soit en réalité, est conçu symboliquement comme point de référence absolue : centre du monde, source de puissance et lieu symbolique où s’accomplit l’unité totale. Comme pour la pensée sémite antique, le lieu saint islamique comprend les éléments suivants :
Le nombril de la terre (sūrat al-arḍ)
Le point le plus haut du monde
L’orientation sacrée[8].
Mecque, nombril de la terre. Perçue comme centre de l’univers et de la vie, de la création et du règne, La Mecque est le sommet de la hiérarchie sacrale des lieux saints islamiques. Elle se présente sous la forme de trois cercles concentriques, qui n’ont ni les mêmes dimensions ni le même degré de sainteté.
Le centre : C’est l’ultime enclos de la « présence divine », dans le sens de centre d’un saint des saints : la Ka‘bah. De nombreux récits légendaires lui prêtent la vertu d’une matière originelle antérieure même à la séparation des cieux et des terres, et la montrent entourée d’une ronde d’anges, juste au-dessous du trône céleste à l’origine des choses. Elle est centre terrestre, point de concrétisation de la foi islamique et aboutissement de toutes les prières que les musulmans adressent quotidiennement à Dieu.
Deux angles de la Ka‘bah ont un caractère sacré éminent :
l’angle dirigé vers l’est, où est encastrée la Pierre noire, le foyer le plus intime de la Ka‘bah. Selon la légende, elle fut à l’origine une perle blanche, puis elle fut peu à peu noircie par les péchés des hommes. La Pierre noire représenterait le pacte primordial (mīṯāq) entre le Créateur et sa créature. Son contact impressionne les pèlerins, et elle est censée témoigner en leur faveur au jour du jugement dernier.
L’angle yamani, qui indique la direction du Yémen. Orienté vers le sud, il se confond avec la droite (yamīn), synonyme de bonheur et de bénédiction (baraka). Tout en articulant temps et espace, mythe et rites, la Ka‘bah lie le commencement du temps au propre présent du croyant.
La Mosquée sainte (al-masǧid al-ḥarām). Masǧid signifie lieu où l’on se prosterne par obéissance à la loi divine. C’est l’édifice dressé autour de la Ka‘bah. Les fidèles du monde entier viennent y accomplir les devoirs prescrits par la religion. Aller à la mosquée sainte, c’est cheminer dans la voie de Dieu, dans une marche qui mène de la séparation à l’unité.
Le ḥarām de la Mosquée sainte. Au-delà de la Mosquée sainte, s’étend une vaste zone également sacrée où se déroulent les principaux rites du Pèlerinage. Elle est marquée par des pierres levées qui indiquent l’étendue du rayonnement du temple. Zarkachi rapporte que, quand le prophète Ibrahim convoqua les hommes au pèlerinage sur ordre de Dieu, une lueur jaillit de la Pierre noire et se répandit sur l’espace environnant ; les démons accoururent, mais s’arrêtèrent stupéfiés, incapables de franchir cette barrière lumineuse qui désigne le ḥarām de la Mosquée. Ainsi, tout comme le nombril qui est au centre de la personne, La Mecque est perçue comme le centre de l’univers.
La Ka‘bah, point le plus rapproché du ciel. Le point le plus répandu de la manifestation du sacré est la montagne. De nombreuses cultures parlent de telles montagnes ; réelles ou mythiques, elles sont toujours situées au centre du monde. Le sacré se manifeste aussi dans la vallée ; or La Mecque se situe dans une vallée déserte. Mais, qu’il soit sur la montagne ou dans la vallée, le lieu saint se présente toujours comme le lieu le plus haut et le plus rapproché du ciel. La Mecque et Jérusalem sont présentées, dans la tradition islamique, comme situées sur des sommets. La Ka‘bah est le lieu le plus haut de la terre, parce que « l’étoile polaire témoigne qu’elle se trouve au centre du ciel ». C’est le centre spirituel suprême, à partir duquel il est possible de s’élever suivant un axe vertical qui relie le monde d’en bas à celui d’en haut.
De cette représentation se dégage une des multiples dimensions du Pèlerinage : c’est un départ, une rupture et une quête du tout autre. Par conséquent, on se représente le territoire qui entoure le lieu saint comme le pays le plus haut, donc le plus proche du ciel. C’est ce qui explique le fait, selon certains récits, qu’il n’a pas été noyé par le déluge. On rencontre des représentations similaires dans les travaux d’Éliade sur les religions des sociétés archaïques et traditionnelles ; elles traduisent, selon lui, la projection par l’homme religieux de son territoire privilégié au sommet de la « montagne cosmique », symbole riche et complexe de la communication avec le ciel[9].
La Ka‘bah, orientation sacrée. Tout ce qui est en lien avec le sacré doit être orienté, car des propriétés qualitativement distinctes sont liées à chaque direction de l’espace.
a) La Qibla : clé spirituelle de la géographie islamique, c’est l’orientation vers la Ka‘bah. La Qibla initiale fut Jérusalem (en 622), et cela jusqu’à la révélation, deux années plus tard, d’un verset qui détermina le changement définitif de direction : « Nous n’avions établi la Qibla vers laquelle vous vous tourniez que pour distinguer ceux qui suivent le Prophète de ceux qui retournent sur leurs pas »[10]. Ainsi la terre rejoint le ciel en un lieu pur : la Ka‘bah. Cette prescription de la Qibla est valable pour tout le cycle liturgique et pour attirer la bénédiction divine sur une immolation, un enterrement ou un mariage. Cependant, le Coran ajoute que l’orientation que l’on prend importe peu, car Allah est à l’origine et à l’aboutissement de tout.
b) La gauche et la droite. Partant de la position du fidèle pendant la prière en direction de la Ka‘bah, selon l’axe est/ouest, l’espace est polarisé entre la droite et la gauche. Cette polarisation fonde la priorité accordée à certains emplacements et gestes. Le côté droit symbolise les vertus et la baraka, le verbe yamuna signifiant se présenter sous d’heureux auspices, réussir, être heureux. On dit ayman pour l’homme adroit. Le Prophète recommande aux fidèles d’utiliser la main droite pour manger et boire, parce qu’Iblis utilise la gauche. Dans le Coran, Dieu place les gens sincères à sa droite, les suppliciés à sa gauche[11].
c) Le dedans et le dehors. Dans la géographie spatiale, la valeur de l’emplacement vient de sa situation par rapport au lieu sacré, avec toute sa charge symbolique comme centre. À la neutralité du dehors s’opposent les interdictions qui protègent le dedans. Ainsi le seuil (‘ataba), qui sépare l’extérieur ordinaire, séculier et malpropre, de l’intérieur, point ultime, pur, saint et puissant, devient barrière qu’on ne peut franchir sans des pratiques rituelles de préparation et de purification. S’introduire dans l’espace saint (le dedans), c’est accéder à une pureté inviolable ; d’où le droit d’asile reconnu à la Ka‘bah et à son ḥarām[12]. Dans ce verset : « Dans les maisons que Dieu a permis d’élever, où on mentionne son nom et où on le glorifie, matin et soir, se trouvent des hommes que ni commerce ni négoce ne distraient du souvenir de Dieu et de l’accomplissement de la prière et de l’acquittement de l’aumône, et qui craignent le jour où les cœurs et les regards seront retournés » ][13], est précisée l’attitude que doit avoir toute personne à l’intérieur du lieu saint.
5. Construction du lieu saint
La sainteté d’un lieu réside, comme il a été indiqué, dans la concentration du sacré qu’il permet et qui découle de sa référence à la présence divine, référence explicite dans les différents textes sacrés. Ces centres sacrés sont des prototypes célestes. De ce fait, leur institution est œuvre des envoyés porteurs de la révélation divine et qui adhèrent à la volonté de Dieu.
Al-Azraqī rapporte que, lors de la construction de la Ka‘bah, le prophète Ibrahim a été guidé par un nuage : « Dieu fit de l’ombre sur le lieu avec un nuage. L’ombre indiquait les traces de la maison originelle ; le nuage resta immobile au-dessus des traces, faisant ombrage à Ibrahim et lui montrant le lieu des fondations… »[14]. Ainsi le plan architectural est-il l’œuvre de Dieu, et c’est grâce à Dieu que l’homme accède à ce modèle qu’il s’efforce de reproduire conformément à sa volonté. C’est la géométrie céleste qui a rendu possible la première construction. La Ka‘bah imite la Ka‘bah céleste et reproduit le paradis ou le monde céleste (la première était une tente du paradis). La structure cosmologique de l’édifice est renforcée par ses quatre angles, qui symbolisent les quatre directions cardinales, réintégrant tous les ordres dans l’unité divine.
Le lieu autour duquel s’accomplit le rite de circumambulation combine le cercle et le carré. Le carré est la base de la forme cubique de la Ka‘bah. La forme circulaire se dégage du Hiǧr, mur semi-circulaire extérieur à la Ka‘bah, mais inclus dans le lieu où s’effectuent les circumambulations. Il se trouve entre l’angle irakien et l’angle syrien. Le passage du cercle au carré fait du temple l’image du cosmos et le modèle exemplaire de l’habitat, qui reproduisent l’archétype de la perfection de l’âme et du cosmos.
De ce qui précède on déduit que :
L’idée de centralité et de synthèse constitue la base de toute la dimension symbolique contenue dans le lieu saint. Le centre apparaît comme la résidence claire et réconfortante du pur.
En tant que lieu où l’homme se soustrait à l’indéfinité de l’espace et du temps et entre en relation avec Dieu, le lieu saint est un lieu de conversion intérieure radicale, au nom de Dieu présent dans l’histoire par divers symboles.
Les lieux saints sont des lieux de mémoire à travers lesquels s’assure et s’exprime le sentiment d’appartenance à une lignée croyante. Par sa qualité d’espace enclos, un lieu saint ne se représente pas uniquement comme lieu d’assemblées, il permet de définir les gens de l’intérieur par rapport à ceux de l’extérieur, et il peut se transformer, en période de tension, en instrument de différenciation et de construction de frontières étanches. Dans ce cas, mobilisé en emblème identitaire et moyen de défier l’ennemi, le lieu saint dégénère en source de violence. Ces brèves considérations ne font que suggérer la complexité du symbolisme des lieux saints. C’est dans ce caractère symbolique que ces derniers puisent leur fécondité spirituelle comme lieux de paix, de rencontre et de communion. Mais là où se construit l’unité, guette le diviseur. En effet, les symboles prêtent à la manipulation ; ainsi l’amour peut-il basculer en refus, haine et violence.
- [1]R. BASTIDE, Le prochain et le lointain (Paris : Cujas, 1970), p. 9-10↩
- [2]Henri HATZFELD, « Les racines de la religion : tradition, rituel, valeurs », in : Esprit (Paris, Seuil) 45-48↩
- [3]Coran 41,53↩
- [4]Coran 3,190↩
- [5]Voir : Mircea ÉLIADE, Images et symboles (Paris : Gallimard, 1952)↩
- [6]Voir : Encyclopedia Universalis, art. « Dieu », p. 641↩
- [7]Coran 3,96↩
- [8]Voir Malek CHEBEL, Symboles de l’Islam (Paris : éd. Assouline, 1997)↩
- [9]Mircea ÉLIADE, Le sacré et le profane (Paris : Gallimard, 1965), p. 36↩
- [10]Coran 2,143↩
- [11]Coran 56,27 et 41. Dans le symbolisme de l’espace, la droite a toujours représenté ce qui est positif : la force, le succès, l’avenir, la progression, etc. (Cf. Nadia JULIEN, Dictionnaire des symboles, coll. « Marabout » (1989), p. 111). Le musulman pénètre du pied droit dans un lieu saint, du pied gauche dans un endroit hanté par les djinns. R. Hertz a remarqué que l’opposition du droit et du gauche s’articule avec celle de dedans et de dehors. La communauté se regarde comme enfermée dans une sorte d’enceinte imaginaire. À l’intérieur du cercle, tout est lumière, légalité et harmonie, espace repéré, réglé, distribué. Au-delà, s’étendent les ténèbres extérieures, le monde où souffle une constante menace de souillure (Roger CAILLOIS, L’homme et le sacré, Paris, Gallimard, p. 50)↩
- [12]Coran 3,97↩
- [13]Coran 24,36-37↩
- [14]AL-AZRAQÎ, Akhbâr Makka, éd. Rushdî Sâlih, La Mecque, vol. I, (1352 H), p. 24↩