En train de feuilleter : permissivité

C’est devenu un lieu commun de l’affirmer : Depuis quelques décennies la société tunisienne n’a cessé d’être agitée de convulsions. De profonds bouleversements ont affecté l’ensemble de l’édifice social. Une crise profonde s’est progressivement installée et se décline comme une triple crise : crise du sens, du lien social et du projet de société. La crise de l’autorité, dit-on, est partout. Celle de l’autorité éducative n’est pas la moindre car elle mine la capacité à vivre ensemble.
Les formes d’autorité, traditionnellement considérées comme légitimes, sont de plus en plus remises en question : parents, enseignants et autres acteurs éducatifs ont de plus en plus de difficultés, à poser des limites aux jeunes.
L’érosion de la confiance s’est aggravée après la révolution. La classe politique s’est révélée incapable de prouver aux jeunes (meneurs de cette révolution) que les sacrifices d’aujourd’hui préparent les satisfactions de demain.
La crise du projet sociétal et la panne de futur se sont accompagnées par un phénomène sans précédent : on a vu naitre des lieux d’emprise, au sein desquels se sont développées des formes concurrentes d’autorité bien plus aliénantes que celles remises en question. Il s’agit essentiellement de la soumission des jeunes tunisiens à l’emprise de l’idéologie et des groupes djihadistes.

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