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    Espaces sacrés : lieux de violence ou de paix ?

    Préalable : terminologie

    Gric Internationalpar Gric International21 mars 2006Mis à jour :26 novembre 2012Aucun commentaireLecture : 6 minutes
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    Certes, les « lieux saints » ou « lieux sacrés » tiennent une place relativement importante dans les trois religions monothéistes, et leur désignation comme telle revêt un caractère emblématique, suscitant vénération ou agressivité. Ces deux désignations de « sacré » et de « saint » sont souvent employées indifféremment ou se renforcent l’une l’autre, par exemple dans le terme « sacro-saint » à valeur superlative, utilisé dans la vie courante généralement à propos de réalités sociales et avec une nuance quelque peu satirique ou ironique.

    Pourtant, ces deux notions ne sont pas superposables[1]. Pour le judaïsme et le christianisme, est sacré ce qui, à partir d’une appréciation humaine, est mis à part, est séparé du profane (pro-fanum : ce qui est laissé devant le sanctuaire), tandis que la notion de sainteté englobe celles de sacré et de pureté, tout en les dépassant, car elle est chargée d’un dynamisme dont la source est attribuée à Dieu. Un homme reconnu comme saint suscite la vénération ; mais seul Dieu est saint. Et « il faut distinguer entre la sainteté véritable, qui est le propre de Dieu, et le caractère sacré, qui arrache au profane des personnes (prêtres, lévites, prophètes), des objets de culte, des temps (sabbat, fêtes), des lieux, les situant dans un état intermédiaire qui inclut des interdits et des exigences de purification, et qui manifeste, mais aussi peut voiler, la sainteté de Dieu [2].

    Ces mêmes approches (sainteté propre à Dieu, interdits, exigences de purification) se retrouvent dans les termes utilisés en islam. La racine Q-D-S- (cf. le verbe qaddasa, se purifier), peu utilisée d’ailleurs dans le Coran, se rapporte généralement à Dieu et rarement à un espace. D’ailleurs, tous les lieux ont la même valeur aux yeux de Dieu et l’humilité que traduit la prière rituelle peut être exprimée partout. Allah est appelé al-quddūs, le « très saint » : « Il est Allah, nulle divinité excepté Lui, le très saint »[3]. Le substantif taqdīs désigne l’action de l’homme qui se purifie pour Allah, le prie, le glorifie et proclame sa sainteté. Cependant, al-quds signifie la bénédiction, mais c’est aussi l’enceinte sacrée, le paradis et le temple sacré de Jérusalem, celle-ci étant elle-même Bayt al-maqdis, et le Val sacré (où Dieu parla à Moïse) est désigné comme al-Wādī al-muqaddas [4].

    La racine H-R-M est aussi concernée : la ḥurma indique le respect, le devoir sacré correspondant aux droits que l’on exerce sur ses biens. Le ḥaram est chose interdite et intouchable pour autrui. L’Édifice sacré est appelé al-Bayt al-ḥarām, et on ne saurait y pénétrer qu’en renonçant à ce que l’on est ; on y abandonne symboliquement ce que l’on a en se dépouillant de ses sandales. Et le pèlerin, avant d’entamer le pèlerinage, se débarrasse de ses vêtements usuels, porteurs de péché.

    Il faut noter par ailleurs que, devant l’avancée de la connaissance scientifique et technique, l’usage du terme « sacré » a évolué. Durkheim, dans ses Formes élémentaires de la vie religieuse (1912), définit les choses sacrées comme « celles que les interdits protègent et isolent, les choses profanes étant celles auxquelles ces interdits s’appliquent et qui doivent rester à distance des premières »[5]. Et, plus loin, dans le même ouvrage, Durkheim marque l’existence d’un sacré social (partagée avec d’autres anthropologues de l’époque) comme « une réalité transcendante », qui s’oppose à l’individuel. « La transcendance est alors représentée par la société en ce qu’elle transcende la conscience des individus qui la composent »[6]. Le sacré y est bien l’objet de certains interdits, puisque sa profanation constitue un acte grave. Il y symbolise assurément les valeurs qui ont une emprise sur les citoyens[7](cf. le caractère sacré des Droits de l’homme, le drapeau national en tant que symbole…), mais cela sans caractère religieux, ce qui relativise encore l’acception du terme « sacré ».

    Ainsi la notion de sacré tend-elle aujourd’hui à rejoindre celle de valeur et, comme cette dernière, elle reste composite et évolue suivant les cultures. Et si la sacralisation ne cesse de reculer quand elle est en compétition avec les progrès de la connaissance et le progrès technique, la sainteté, elle, ne saurait se situer en concurrence avec d’autres savoirs ou savoir-faire, puisqu’elle est liée directement à Dieu, qui en est la source et qui, seul, peut en inspirer l’approche à la conscience humaine.

    On notera ainsi que, dans l’Ancien Testament, la notion de « terre sainte » n’existe pas, mais elle est employée dans le christianisme par suite d’une extension discutable. On parle dans l’Ancien Testament de « terre de sainteté » : la terre en tant que telle ne possède pas la sainteté, ce qui renverrait à une lecture « animiste »[8]. Parler de « terre de sainteté » signifie qu’à partir de tel lieu, lui-même marqué à l’origine par un événement religieux important, un culte dévotionnel peut être rendu. Mais, intrinsèquement, le lieu ne recèle pas de valeur sainte et, pour l’islam comme pour le christianisme, il ne saurait y avoir de terre sacrée. C’est le lieu où l’on prie qui devient, en tant que tel, sanctuaire.

    C’est ce que précise l’historien des religions Mircea Éliade, en déclarant que les lieux sont des espaces « mystérieusement vides et pourtant surchargés de sens » en tant que lieux de rencontre. « Quand l’homme n’y est pas, le divin n’a plus rien à y faire ». Il n’y a pas de présence automatique ni de puissance à capter. Le lieu sacré est donc vide, si l’homme et Dieu ne viennent pas l’habiter pour s’y rencontrer. « Sa valeur consistera alors à être, pour le croyant, un rappel, un espace de ressourcement, à permettre à la communauté croyante de s’y rassembler, et à la parole d’y résonner »[9].

    Mais la tentation sera forte de ne pas s’en tenir là. Très vite, on tentera d’avoir main mise sur le divin, de le posséder, de l’ériger face aux autres et de faire de l’élection du lieu une prééminence et non un espace de ressourcement.

    1. [1]Vocabulaire de théologie biblique, art. « saint » (Paris : Cerf, 1962), p. 981-987.↩
    2. [2]Op. cit., p. 984↩
    3. [3]Coran 59,23.↩
    4. [4]Coran 79,16.↩
    5. [5]Encyclopedia Universalis, (art. « sacré »), t. XX (France SA 1990), p. 457.↩
    6. [6] Vocabulaire de théologie biblique, ibid., p. 981.↩
    7. [7]Ibid., p. 984.↩
    8. [8]Cf. Ph. HADDAD, L’islam et le judaïsme (Paris : éd. de l’Atelier), p. 82.↩
    9. [9]Concernant ce paragraphe, cf. J.-L. BLANC, Un sacré vide. Texte inédit du GRIC-Rabat.↩
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