Le Groupe de recherche islamo-chrétien (GRIC) cherche à œuvrer depuis plus de 30 ans pour une meilleure compréhension entre les communautés chrétiennes et musulmanes, à travers les activités de nos différentes antennes : Tunis, Rabat, Paris et Beyrouth. Composé pour moitié de chrétiens et pour moitié de musulmans, il ne peut être insensible à la souffrance des uns ou des autres.
Aujourd’hui, il est profondément ému par les évènements d’Alexandrie, le massacre des chrétiens venus prier et les affrontements qui ont suivi. Les chrétiens d’Egypte ne sont pas une minorité accidentelle. Ils étaient présents avant l’islam. Ils sont partie intégrante de l’identité culturelle, littéraire et scientifique de l’Egypte. Ils vivent et agissent avec les musulmans. Leur présence est une nécessité non seulement pour l’Orient, mais aussi pour le monde entier.
Avec les deux communautés, le Gric souffre de voir les liens complexes mais étroits construits depuis des siècles être mis à mal. Avec la majorité des musulmans, il souffre que le visage ainsi montré de l’Islam soit tellement différent de ce qu’il est en réalité en opposition avec ce qu’il professe et en contradiction avec ce sur quoi il se fonde essentiellement. La considération des différences entre les peuples est l’un des signes de Dieu dans la création et une expression vivante de la volonté de Dieu. Le Saint Coran dit : « Il est, parmi les gens du Livre, une communauté droite qui, aux heures de la nuit, récite les versets d’Allah en se prosternant. Ils croient en Allah et au Jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent aux bonnes œuvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien » (3, 113-114).Avec les chrétiens d’Egypte, il souffre.
Aussi le Gric veut s’associer à l’appel d’intellectuels, de professeurs, d’artistes égyptiens musulmans, adressé à leurs coreligionnaires à assister massivement à la messe de minuit de la Noël orthodoxe (nuit du 6 au 7 janvier) pour manifester aux coptes leur solidarité et leur permettre de célébrer cette fête essentielle, en sécurité. Oui les chrétiens d’Egypte vivent dans l’épreuve, mais il ne sont pas seuls : des chrétiens et des musulmans les assurent de leur fraternelle solidarité œuvrant, à leur échelle, pour que le dialogue remplace la violence.