par Gric
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Au regard des récents événements du Proche-Orient et au nom de leur foi partagée en un Dieu unique selon la diversité de leurs traditions, les membres chrétiens et musulmans du GRIC (Groupes de recherche islamo-chrétiens de Barcelone, Beyrouth, Paris, Rabat et Tunis) affirment :
1. Le dialogue entre croyants des religions monothéistes est possible. Il engage la foi de chacun en un Dieu personnel et touche à l’ordre du mystère. La religion véritable élève l’homme vers l’accomplissement de sa vocation et œuvre à la communion entre les hommes
2. La lutte contre les images est commandement de Dieu. Combattre l’autre au nom de l’image que l’on s’est fait de lui est contraire à la justice et au droit qui honorent l’homme et le font obéissant à la révélation de Dieu. La justice minimale exige l’écoute des cris et des besoins de justice de l’autre ; elle est oubli de la défense de ses intérêts propres au profit du bien commun de tous.
3. Par le jeu des processus démocratiques, un gouvernement est responsable de la politique de la nation. Aucune composante de la nation ne peut exercer sans mandat explicite l’un des pouvoirs de l’autorité légitime d’un État souverain et libre.
4. Conscients que tout pouvoir vient de Dieu et leur est confié en gérance, les chefs d’Etat expriment le sens de leur mission dans le service du bien commun et la recherche de la paix dans le but de prévenir des situations où l’usage des armes devient quasiment inévitable.
5. La loi du talion, qui multiplie par cent l’adage « Œil pour œil, dent pour dent », est incompatible avec l’ordre international. Avant de céder à la violence, le dialogue n’est pas de l’ordre du possible mais de l’obligatoire.
6. Les murs de la haine n’atteignent pas le ciel. Nous sommes tous pour la culture du dialogue et de la vie et non pour la culture de la violence et la mort. Les efforts pour la paix, la justice et la réconciliation sont le gage et l’espérance d’un monde de liberté, de justice et de communion.
7. Prier, jeûner et faire l’aumône appartiennent à tous les croyants pour que cessent les violences. En ces moments tragiques qui touchent au Liban des centaines de milliers de personnes, obligées de fuir loin de chez eux, il est de notre devoir de vivre de la prière, du jeûne et de l’aumône, tout spécialement à l’égard des nombreuses victimes, blessées ou décédées. En effet, face à l’épreuve, prière, jeûne et aumône ouvrent dans l’adversité une brèche à la confiance, attestent la force de la fragilité et donnent corps à la fraternité.
A Barcelone, Beyrouth, Paris, Rabat et Tunis, le vendredi 21 juillet 2006