Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux A l’occasion du Eid al-Fitr al-Mubarak 1428 A.H. / October 13th 2007 C.E., et à l’occasion du Premier anniversaire de la Lettre Ouverte de 38 Savants Musulmans à S.S. le Pape Benoît XVI,
Lettre Ouverte et Appel des Guides Religieuses Musulmanes à :
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, Sa Toute-Sainteté Barthélemy I, Patriarche de Constantinople, New Rome Sa Béatitude Theodoros II, Pope et Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique, Sa Béatitude Ignatius IV, Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, Sa Béatitude Theophilos III, Patriarche de la Cité Sainte de Jérusalem, Sa Béatitude Alexy II, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, Sa Béatitude Pavle, Patriarche de Belgrade et de la Serbie, Sa Béatitude Daniel, Patriarche de la Roumanie, Sa Béatitude Maxim, Patriarche de la Bulgarie, Sa Béatitude Ilia II, Archevêque de Mtskheta-Tbilisi, Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie, Sa Béatitude Chrisostomos, Archevêque de Chypre, Sa Béatitude Christodoulos, Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, Sa Béatitude Sawa, Métropolite de Varsovie et de toute la Pologne, Sa Béatitude Anastasios, Archevêque de Tirana, Duerres et de toute l’Albanie, Sa Béatitude Christoforos, Métropolite des Répubiques Tchèque et Slovaque, Sa Sainteté Pope Shenouda III, Pope d’Alexandrie et Patriarche de toute l’Afrique sur le Trône Apostolique de St. Marc, Sa Béatitude Karekin II, Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens, Sa Béatitude Ignatius Zakka I, Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, Chef Suprême de l’Église Universelle Orthodoxe Syrienne, Sa Sainteté Mar Thoma Didymos I, Catholicos de l’Orient sur le Trône Apostolique de St. Thomas et Métropolite du Malankara, Sa Sainteté Abune Paulos, Cinquième Patriarche et Catholicos de l’Éthiopie, Echege de la Siège de St. Tekle Haymanot, Archevêque d’Axium, Sa Béatitude Mar Dinkha IV, Patriarche de la Sainte Église Apostolique et Catholique Oriental Assyrienne, Le Trés Rév. Rowan Williams, Archevêque de Cantorbéry, Rév. Mark S. Hanson, Evêque Président de l’Église Evangelique Luthérienne à l’Amerique, et Président de la Fédération Mondiale des Luthériens, Rév. George H. Freeman, Secrétaire Général du Conseil Mondial des Méthodistes, Rév. David Coffey, Président de l’Alliance Mondiale des Baptistes, Rév. Setri Nyomi, Secrétaire Général de l’Alliance Mondiale des Églises Rèformées, Rév. Dr. Samuel Kobia, Secrétaire Général du Conseil Mondial des Églises, Et les Guides des Églises Chrétiennes, en tout lieu….
Une parole commune entre vous et nous
Musulmans et chrétiens constituent bien ensemble plus de la moitié de la population mondiale. Sans la paix et la justice entre ces communautés religieuses, il ne peut pas y avoir de paix significative dans le monde. L’avenir du monde dépend donc de la paix entre musulmans et chrétiens. La base de cette paix et de cette compréhension mutuelle existe déjà. Elle fait partie des principes qui sont les fondations véritables des deux religions : l’amour du Dieu Unique, et l’amour du prochain. Ces principes sont énoncés à maintes reprises dans les textes sacrés de l’Islam et du Christianisme. L’Unité de Dieu, la nécessité de L’aimer, et la nécessité d’aimer le prochain constituent ainsi le terrain d’entente de l’Islam et du Christianisme.
En voici quelques exemples :
Sur l’Unité divine, Dieu dit dans le Saint Coran : Dis C’est Lui Dieu l’Un ! Dieu Se suffit à Lui-même ! (Al-Ikhlas, 112:1-2).
Sur la nécessité de l’amour de Dieu, le Coran révèle : Invoque sans cesse le Nom de ton Seigneur et communie intensément avec Lui !(Al-Muzzammil, 73:8).
Sur la nécessité d’aimer son prochain, le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) a dit : « Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous n’aimerez pas pour votre prochain ce que vous aimez pour vous-mêmes. »
Dans le Nouveau Testament, Jésus-Christ (sur lui la Paix) a dit : « Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est Un. / Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force ’. C’est là le premier commandement. / Le second lui est semblable : ‘tu aimeras ton prochain comme toi-même’. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là ». (Marc 12:29-31)
Dans le Saint Coran, Dieu le Très-Haut enjoint les musulmans de lancer l’appel suivant aux chrétiens (et aux juifs – les gens des Ecritures) :
Dis : « Ô gens des Ecritures ! Elevez-vous à une parole commune entre vous et nous, à savoir de n’adorer que Dieu Seul, de ne rien Lui associer et de ne pas nous prendre les uns les autres pour des maîtres en-dehors de Dieu. » S’ils s’y refusent, dites-leur : « Soyez témoins que, en ce qui nous concerne, notre soumission à Dieu est totale et entière. » (Aal ‘Imran 3:64)
L’expression : de ne rien Lui associer se réfère à l’Unité de Dieu, tandis que l’expression : de n’adorer que Dieu Seul renvoie au fait d’être dévoué totalement à Dieu.
Ainsi donc, elles expriment le premier et plus grand commandement. Selon l’un des plus anciens commentaires coraniques faisant autorité, l’expression : « et de ne pas nous prendre les uns les autres pour des maîtres en-dehors de Dieu« , signifie “de ne pas obéir les uns aux autres en désobéissant à ce que Dieu a commandé”. Ici, c’est le second commandement qui est exprimé, car la justice et la liberté de religion sont des aspects centraux de l’amour du prochain.
Conformément au Coran nous, en tant que musulmans, invitons les chrétiens à s’accorder avec nous sur ce qui nous est commun, et qui constitue également l’essentiel de notre foi et de notre pratique : les Deux Commandements de l’amour.
UNE PAROLE COMMUNE ENTRE VOUS ET NOUS
(I) L’AMOUR DE DIEU
L’AMOUR DE DIEU EN ISLAM
Les témoignages de foi
Le credo central de l’Islam consiste en deux témoignages de foi ou Shahadah [1], qui affirment : il n’y a de dieu que Dieu, Muhammad est l’envoyé de Dieu. Ces deux témoignages sont le sine qua non de l’Islam. Celui ou celle qui les prononce est un musulman ; celui ou celle qui les nie n’est pas musulman. D’autre part, le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) a dit : « La meilleure invocation est : il n’y a de dieu que Dieu. » [2]
La meilleure chose que tous les Prophètes ont dite
Développant cette meilleure invocation, le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) a dit aussi : La meilleure chose que nous avons dite – moi et les prophètes qui m’ont précédé – est la parole : “il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui le Royaume ainsi que la Louange, et Il est puissant sur toutes choses[3]. Les phrases qui suivent le premier témoignage de foi sont toutes tirées du Coran ; chacune décrit un aspect de l’amour et de l’adoration de Dieu.
Le terme Seul rappelle aux musulmans que leurs coeurs [4] doivent être consacrés à Dieu Seul, puisque Dieu dit dans le Saint Coran : Dieu n’a pas doté l’homme de deux coeurs (Al-Ahzab, 33:4). Dieu est Absolu, et l’adoration qui Lui est consacrée doit donc être totalement sincère.
L’expression Sans associé rappelle aux musulmans qu’ils doivent aimer Dieu uniquement, sans rival en leurs âmes, puisque Dieu dit dans le Saint Coran : Il est des hommes qui prennent en dehors de Dieu des associés qu’ils se mettent à aimer à l’égal de Dieu Lui-même ! Mais ce sont les croyants qui vouent à Dieu le plus grand amour. (Al Baqarah, 2:165). En effet, leurs peaux et leurs coeurs s’adoucissent à l’évocation de Dieu…. (Al-Zumar, 39:23).
L’expression : A Lui le Royaume rappelle aux musulmans que leurs pensées ou leurs compréhensions doivent être totalement vouées à Dieu, car le royaume correspond précisément à tout ce qui se trouve dans la création ou dans l’existence, et tout ce que la pensée peut connaître. Et tout est dans la Main de Dieu, puisque Dieu dit dans le Coran : Béni soit Celui qui détient le royaume et qui est Tout-Puissant (Al-Mulk, 67:1).
L’expression : A Lui la Louange rappelle aux musulmans qu’ils doivent être reconnaissants envers Dieu, et Lui faire confiance avec tous leurs sentiments et toutes leurs émotions.
Dieu dit dans le Saint Coran : Si tu leur demandes : « Qui a créé les Cieux et la Terre ? Qui a assujetti le Soleil et la Lune ? », ils répondront sûrement : « C’est Dieu ! » Pourquoi alors se détournent-ils de Lui ? N’est-ce pas Dieu qui prodigue Ses richesses ou les mesure à qui Il veut parmi Ses créatures, et dont la science englobe toute chose ? Et si tu leur demandes : « Qui fait tomber l’eau du ciel pour revivifier la terre après sa mort ? », ils répondront sûrement : « C’est Dieu ! » Dis : « Louange à Dieu ! » Mais la plupart d’entre eux ne raisonnent pas ! (Al-‘Ankabut, 29:61-63) [5]
Pour tous ces dons et plus encore, les êtres humains doivent toujours être sincèrement reconnaissants : C’est Dieu qui a créé les Cieux et la Terre. C’est Lui qui fait descendre du ciel une eau par laquelle Il fait produire des fruits pour vous nourrir. C’est Lui qui a mis à votre service les vaisseaux qui, par Son ordre, voguent sur la mer, comme Il a mis à votre service les rivières. Et c’est pour vous aussi qu’Il a assujetti le Soleil et la Lune à une gravitation perpétuelle, de même qu’Il a mis à votre service la nuit et le jour. Il a accédé à presque toutes vos demandes, au point que si vous essayiez de compter les bienfaits du Seigneur, vous ne sauriez les énumérer. Mais l’homme est pétri d’injustice et d’ingratitude. (Ibrahim, 14:32-34) [6]
En effet, la Fatihah – qui est le chapitre le plus important du Coran [7]– commence par la louange adressée à Dieu :
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Louange à Dieu, Seigneur des Mondes ! Le Clément, le Miséricordieux Le Roi au Jour du Jugement dernier C’est Toi que nous adorons ! C’est Toi dont nous implorons le secours ! Guide-nous dans la voie droite, La voie de ceux que Tu as comblés de bienfaits, non la voie de ceux qui ont mérité Ta colère ni celle des égarés !(Al-Fatihah, 1:1-7)
La Fatihah, récitée au moins dix-sept fois par jour par les musulmans dans les prières canoniques, nous rappelle la louange et la gratitude qui sont dues à Dieu pour Ses attributs de Bien infini et de Toute-Miséricorde ; pas seulement pour Sa bonté et Sa miséricorde à notre égard en cette vie, mais, en dernière instance, le Jour du Jugement [8] quand elles compteront le plus, et quand nous espérerons être pardonnés pour nos péchés.
La Fatihah finit par des demandes de grâce et de guidance, pour que nous puissions atteindre – à travers ce qui commence par la prière et la gratitude – le salut et l’amour, car Dieu dit dans le Saint Coran : Ceux qui auront cru et accompli de bonnes oeuvres, le Miséricordieux sera pour eux Plein d’amour. (Maryam, 19:96)
L’expression : Il est Tout-Puissant sur toutes choses rappelle aux musulmans qu’ils doivent garder à l’esprit la Tout-Puissance divine et craindre Dieui [9] Dieu dit dans le Coran : … Craignez Dieu et sachez qu’Il est avec ceux qui Le craignent. / Faites des largesses pour soutenir la Cause de Dieu ! Ne vous exposez pas, de votre propre initiative, à la perdition ; mais agissez de la manière la plus bienfaisante, Dieu aime les gens vertueux. (Al-Baqarah, 2:194-5)…
Craignez donc Dieu et sachez que Dieu est implacable quand Il sévit. (Al- Baqarah, 2:196)
A travers la crainte de Dieu, les actions et la force des musulmans devraient être totalement vouées à Dieu. Dieu dit dans le Saint Coran : …Et sachez que Dieu est avec ceux qui Le craignent. (Al-Tawbah, 9:36) …. Ô vous qui croyez ! Qu’avez-vous à rester cloués au sol, lorsqu’on vous dit : « Allez combattre pour la Cause de Dieu ? » Préférez-vous la vie présente à la vie future ? Mais les plaisirs de cette vie ne sont-ils pas bien peu de chose ? / Si vous refusez d’aller au combat, Dieu sévira durement contre vous, et choisira un autre peuple que vous pour Le servir, sans que vous puissiez Lui nuire en quoi que ce soit, car Sa puissance n’a point de limite. (Al-Tawbah, 9:38-39)
L’expression : A Lui le Royaume et la Louange, et Il est Puissant sur toutes choses, prise dans son ensemble, rappelle aux musulmans que, de même que tout dans la création glorifie Dieu, tout en eux doit adorer Dieu :
Tout ce qui est dans les Cieux et sur la Terre glorifie Dieu ; à Lui appartient le Royaume et la Louange, et Il est puissant sur toutes choses.(Al-Taghabun, 64:1)
Car, en effet, tout ce qui est dans les âmes humaines est connu de Dieu, et Il en peut demander compte :
Il sait ce qu’il y a dans les Cieux et sur la Terre, et Il connaît ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Et Dieu est parfaitement Informé de ce que renferment les poitrines des hommes. (Al-Taghabun, 64:4)
Comme nous pouvons le voir à partir des passages cités plus haut, les âmes sont dépeintes dans le Saint Coran comme étant douées de trois facultés principales : la pensée ou l’intelligence, qui est faite pour comprendre la vérité ; la volonté qui est faite pour la liberté de choix ; et le sentiment qui est fait pour aimer le bien et le beau [10] En d’autres termes, nous pourrions dire que l’âme humaine connaît, à travers la compréhension, la vérité, à travers la volonté, le bien, et à travers des émotions vertueuses et le sentiment, l’amour pour Dieu. En continuant dans la même sourate du Coran mentionnée précédemment, Dieu ordonne aux gens de Le craindre autant que possible, et d’écouter (et donc de comprendre la vérité), d’obéir (et donc de vouloir le bien), et de dépenser (et donc d’exercer l’amour et la vertu), ce qui, dit-Il, est meilleur pour nos âmes. En engageant tout ce qui constitue nos âmes – les facultés de connaissance, de volonté et d’amour – nous pouvons parvenir à être purifiés, et atteindre la réussite ultime :
Craignez donc Dieu autant que vous le pouvez ! Ecoutez, obéissez, dépensez, dans l’intérêt de vos âmes, car ce sont ceux qui se prémunissent contre leur propre avarice qui seront les bienheureux.(Al-Taghabun,64:16)
En bref, lorsque la phrase entière : Seul et sans associé, à Lui le Royaume et la Louange, et Il est puissant sur toutes choses, est ajoutée au témoignage de foi – il n’y a de dieu que Dieu –, cette expression rappelle aux musulmans que leurs coeurs, leurs âmes individuelles ainsi que toutes les facultés et les capacités de leurs âmes (ou simplement leurs coeurs et leurs âmes en entier) doivent être totalement voués et attachés à Dieu. Ainsi Dieu dit-Il au Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) dans le Saint Coran :
Dis : Ma prière et mes actes de dévotion, ma vie et ma mort sont entièrement voués à Dieu, Seigneur des Mondes, / qui n’a point d’associé. Tel est l’ordre que j’ai reçu et auquel je suis le premier à me soumettre. / Dis : Devrais-je chercher un autre maître que Dieu, alors qu’Il est le Seigneur de toute chose ? Nul ne commet le mal qu’à son propre détriment, et nul n’aura à assumer les fautes d’autrui. (Al-An’am, 6:162-164)
Ces versets résument la parfaite et complète dévotion du Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) à Dieu. C’est pourquoi, dans le Saint Coran, Dieu recommande aux musulmans qui aiment Dieu de suivre l’exemple prophétique [11],afin d’être aimé en retour [12] par Dieu : Dis (Ô Muhammad, aux êtres humains) : Si vous aimez Dieu, alors suivez-moi ; Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Dieu est Plein de Pardon et de Miséricorde. (Aal ‘Imran, 3:31)
L’amour de Dieu, en Islam, fait donc partie intégrante de l’adoration complète et totale de Dieu ; il ne consiste pas en une émotion partielle et vague. Comme nous l’avons vu plus haut, Dieu commande dans le Coran : Dis : Ma prière et mes actes de dévotion, ma vie et ma mort sont entièrement voués à Dieu, Seigneur des Mondes, / qui n’a point d’associé. Cet appel à être totalement voué et attaché à Dieu, coeur et âme, loin d’être un appel à une simple émotion ou une humeur, est en fait une injonction qui requiert un amour constant, actif et complet pour Dieu. Il exige un amour auquel le coeur spirituel le plus intérieur ainsi que l’ensemble de l’âme – avec son intelligence, sa volonté et son sentiment – prennent part à travers la dévotion.
Personne n’accomplit chose meilleure
Nous avons vu combien la phrase bénie : Il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, et Il est Puissant sur toutes choses – qui est la meilleure chose que les prophètes ont dite – explicite ce qu’il faut entendre par la meilleure invocation (Il n’y a de dieu que Dieu), en montrant ce qu’elle exige et entraîne, à travers la dévotion. Il reste à dire que cette formule bénie est aussi en elle-même une invocation sacrée – une sorte d’extension du Premier témoignage de foi (Il n’y a de dieu que Dieu), dont la répétition rituelle peut apporter, à travers la grâce de Dieu, certaines des attitudes dévotionnelles qu’elle exige, c’est-à-dire aimer et adorer Dieu de tout son coeur, de toute son âme, de toute sa pensée, de toute sa volonté ou sa force, et de tous ses sentiments. Ainsi le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) a-t-il recommandé cette invocation en disant :
Ceux qui répètent cent fois par jour : « Il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, et Il est Puissant sur toutes choses », cela équivaut pour eux à libérer dix esclaves. Cent bonnes actions sont inscrites pour eux, et cent mauvaises actions sont effacées. Cette formule ainsi répétée est une protection contre le diable pour cette journée jusqu’au soir. Personne n’accomplit chose meilleure que celle-ci, excepté celui qui fait davantage. [13]
En d’autres termes, l’invocation bénie : Il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, et Il est Puissant sur toutes choses, n’exige et n’implique pas seulement que les musulmans doivent être totalement voués à Dieu et L’aimer avec tout leur coeur, toute leur âme, et tout ce qui est en eux.
Cette invocation leur permet, comme son début (le témoignage de foi) – à travers sa répétition fréquente [14] – de réaliser cet amour avec tout leur être. Dans l’une des toutes premières révélations dans le Coran, Dieu dit : Invoque le Nom de ton Seigneur et consacre-toi à Lui totalement. (Al-Muzzammil, 73:8).
L’AMOUR DE DIEU : PREMIER ET PLUS GRAND COMMANDEMENT DANS LA BIBLE
Le Shema dans le Livre du Deutéronome (6:4-5), un élément central de l’Ancien Testament et de la liturgie juive, énonce : Ecoute, Ô Israël : le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est Un ! / Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force.I[15]
De même, dans le Nouveau Testament, lorsque Jésus-Christ, le Messie (sur lui la Paix), est interrogé à propos du plus grand commandement, il répond :
Les pharisiens ayant appris qu’il avait réduit les sadducéens au silence, se réunirent, et l’un deux, docteur de la Loi, vint lui poser cette question pour le mettre à l’épreuve : « Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ton intelligence. C’est là le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements procèdent toute la Loi et les Prophètes. » (Matthieu 22:34-40)
Et ailleurs :
Un des scribes, les ayant entendu discuter, s’avança et, voyant que Jésus leur avait bien répondu, lui demanda : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus répondit : « Le premier, le voici : Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est Un. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force. C’est là le premier commandement. Le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12:28-31)
Le commandement d’aimer Dieu complètement est donc le premier et le plus grand commandement de la Bible. En effet, on en trouve nombre d’occurrences à travers la Bible, comme : Deutéronome 4:29, 10:12, 11:13 (faisant aussi partie du Shema), 13:3, 26:16, 30:2, 30:6, 30:10 ; Joshua 22:5 ; Marc 12:32-33 et Luc 10:27-28.
Toutefois, en ces divers endroits de la Bible, ce commandement apparaît dans des formes et des versions légèrement différentes. Par exemple, dans Matthieu 22:37 (Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ton intelligence), kardia étant le terme grec pour « coeur », psyche celui pour « âme », et le terme dianoia pour « intelligence ». Dans la version de Marc 12:30 (Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute intelligence et de toute ta force), le mot « force » est ajouté aux trois termes susmentionnés, traduisant le terme grec ischus.
L’expression du docteur de la Loi dans Luc 10:27 (qui est confirmée par Jésus- Christ (‘a.) dans Luc 10:28 contient les mêmes quatre termes rapportés par Marc 12:30.
L’expression du scribe dans Marc 12:32 (qui est approuvée par Jésus-Christ (‘a.) dans Marc 12:34) contient les trois termes kardia (« coeur »), dianoia (« intelligence »), et ischus (« force »).
Dans le Shema du Deutéronome 6:4-5 (Ecoute, Ô Israël : le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est Un ! Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force), en hébreu le terme signifiant « coeur » est lev, le mot pour « âme » est nefesh, et le mot pour « force » est me’od.
Dans Joshua 22:5, les Israélites reçoivent de Joshua (sur lui la Paix) l’ordre suivant d’aimer et d’adorer Dieu :
« Soyez attentifs à accomplir le commandement et la loi que Moïse, le serviteur du Seigneur, vous a ordonnés : d’aimer le Seigneur notre Dieu, de marcher dans toutes Ses voies, de garder Ses commandements, de tenir fermement à Lui, et de Le servir de tout votre coeur et de toute votre âme. » (Joshua 22:5)
Ce qu’ont en commun toutes ces versions – malgré les différences de langage entre l’hébreu de l’Ancien Testament, les mots originels de Jésus-Christ (sur lui la Paix) en araméen, et la version grecque actuelle transmise dans le Nouveau Testament –, c’est de commander d’aimer Dieu totalement de tout son coeur et de toute son âme, et d’être pleinement voué à Dieu. C’est le Premier et le Plus grand commandement pour les êtres humains.
A la lumière de ce que nous avons vu comme nécessairement impliqué et évoqué par la parole du Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) : La meilleure chose que nous avons dite – moi et les prophètes qui m’ont précédé – est la parole : “il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui le Royaume ainsi que la Louange, et Il est puissant sur toutes choses [16], nous pouvons à présent comprendre l’expression : La meilleure chose que nous avons dite – moi et les prophètes qui m’ont précédé – comme assimilant la formule bénie “il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui le Royaume ainsi que la Louange, et Il est puissant sur toutes choses, au « premier et plus grand commandement » qui consiste à aimer Dieu de tout son coeur et de toute son âme, suivant les différentes versions de la Bible. On pourrait dire que le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines), par inspiration divine, réaffirmait et exhortait au rappel du premier commandement biblique. Dieu sait mieux, mais nous avons certainement vu que leurs significations étaient effectivement similaires.
En outre, nous savons également (comme les notes finales l’indiquent), qu’il est possible d’établir un autre parallèle remarquable entre ces deux formules : le fait qu’elles apparaissent à plusieurs reprises dans des versions et des contextes légèrement différents, dont tous, néanmoins, soulignent la primauté de l’amour et de l’adoration totale de Dieu. [17]
(II) L’AMOUR DU PROCHAIN
L’AMOUR DU PROCHAIN EN ISLAM
On trouve nombre d’injonctions en Islam concernant la nécessité, et l’importance éminente, de l’amour pour – et de la miséricorde envers – le prochain. Aimer le prochain est une partie intégrante et essentielle de la foi en Dieu et de l’amour pour Dieu, parce qu’il ne peut y avoir, en Islam, de vraie foi en Dieu ni de droiture sans amour du prochain.
Le Prophète Muhammad (ç.) a dit : « Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous n’aimerez pas pour votre frère ce que aimez pour vous-mêmes. » [18] Et aussi : « Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous n’aimerez pas pour votre prochain ce que vous aimez pour vous-mêmes. » [19]
Cependant, l’empathie et la sympathie à l’égard du prochain – et même les prières formelles – ne suffisent pas. Elles doivent s’accompagner de générosité et du sacrifice de soi. Dieu dit dans le Saint Coran :
La piété ne consiste pas à tourner sa face [20] du côté de l’Orient ou de l’Occident ; la piété, c’est croire en Dieu, au Jugement dernier, aux anges, aux Livres et aux prophètes ; la piété, c’est donner de son bien – quelque attachement qu’on lui porte – aux proches, aux orphelins, aux indigents, aux voyageurs et aux mendiants ; la piété, c’est aussi racheter les captifs, accomplir la prière, s’acquitter de l’aumône, demeurer fidèle à ses engagements, se montrer patient dans l’adversité, dans le malheur et face au péril. Telles sont les vertus qui caractérisent les croyants pieux et sincères. (Al-Baqarah 2:177)
Et aussi :
Vous n’atteindrez la piété qu’en faisant aumône d’une partie des biens que vous aimez. Et quelque aumône que vous fassiez, Dieu en est parfaitement Informé. (Aal ‘Imran, 3:92)
Sans donner au prochain de ce que nous aimons, nous n’aimons pas vraiment Dieu ni le prochain.
L’AMOUR DU PROCHAIN DANS LA BIBLE
Nous avons déjà cité les paroles du Messie, Jésus-Christ (sur lui la Paix), concernant l’importance éminente, juste après l’amour de Dieu, de l’amour du prochain :
C’est le premier et le plus grand commandement. / Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements procèdent toute la Loi et les Prophètes. (Matthieu 22:38- 40)
Et aussi :
Le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. (Marc 12:31)
Il convient d’ajouter que ce second commandement se trouve également dans l’Ancien Testament :
Tu ne couvera pas de haïne pour ton frère dans ton coeur. Tu blâmeras certainement ton prochain, et tu ne porteras pas de faute à cause de lui. Tu ne prendras pas vengeance, ni garderas rancune envers les enfants de ton peuple, mais tu aimeras ton prochain comme toi-même : Je suis le Seigneur. (Lévitique 19:17-18)
Ainsi le second commandement, comme le premier commandement, exige générosité et don de soi, et de ces deux commandements procèdent toute la Loi et les Prophètes.
(III) VENEZ A UNE PAROLE COMMUNE ENTRE VOUS ET NOUS
Une parole commune
Alors que l’Islam et le Christianisme sont, de façon évidente, des religions différentes – et que certaines de leurs différences formelles ne peuvent être minimisées –, il est clair que les deux plus grands commandements représentent un terrain d’entente, ainsi qu’un lien entre le Coran, la Torah et le Nouveau Testament.
Ce qui précède les deux commandements mentionnés dans la Torah et le Nouveau Testament, et ce d’où ils viennent, est l’Unité de Dieu, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’Un seul Dieu. En effet, le Shema commence ainsi dans la Torah : (Deutéronome 6:4) Ecoute, Ô Israël, le Seigneur notre Dieu, est Un ! De même, Jésus (‘a) dit : (Marc 12:29) « Le premier de tous les commandements est : Ecoute, Ô Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un. »
De la même manière, Dieu dit dans le Saint Coran : Dis : Lui, Dieu, est Un. Dieu Se suffit à Lui-même. (Al-Ikhlas, 112:1-2) Ainsi l’Unité de Dieu, l’amour pour Lui, et l’amour du prochain constituent la base commune sur laquelle l’Islam et le Christianisme (et le Judaïsme) se fondent.
Comment pourrait-il en être autrement puisque Jésus (sur lui la Paix) a dit : (Matthieu 22:40) « De ces deux commandements procèdent toute la Loi et les prophètes. ». De plus, Dieu confirme dans le Saint Coran que le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et la bénediction divine) n’a rien apporté de fondamentalement ou essentiellement nouveau : Ce qui t’est dit aujourd’hui est la même chose que ce qui était dit aux prophètes qui t’ont précédé (Fussilat 41:43). Aussi : Dis (Muhammad) : Je ne suis pas nouveau parmi les messagers ! J’ignore le sort que Dieu nous réserve aussi bien à moi qu’à vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé, et ma mission ne consiste qu’à avertir en toute clarté. » (Al-Ahqaf, 46:9). Dieu confirme par là dans le Coran que les mêmes vérités éternelles que sont l’Unité de Dieu, la nécessité d’aimer et d’adorer Dieu totalement (en excluant donc toute fausse divinité), et la nécessité d’aimer les êtres humains, ses semblables, (et donc la justice), sous-tendent toute religion vraie :
En vérité, Nous avons envoyé un prophète à chaque communauté avec le message suivant : « Adorez Dieu et éloignez-vous du culte des idoles ! » Et si certaines de ces communautés ont suivi la Voie de Dieu, d’autres ont préféré le chemin de l’erreur. Allez donc de par le monde et voyez quelle a été la fin de ceux qui criaient au mensonge ! (Al-Nahl, 16:36) Nous avons envoyé Nos messagers munis de preuves irréfutables, et Nous avons fait descendre avec eux le Livre et la Balance, afin de faire régner la justice parmi les hommes. (Al-Hadid, 57:25)
Venez à une parole commune !
Dans le Saint Coran, Dieu le Très-Haut indique aux musulmans de lancer l’appel suivant aux chrétiens (et aux juifs – les gens des Ecritures) :
Dis : « Ô gens des Ecritures ! Elevez-vous à une parole commune entre vous et nous, à savoir de n’adorer que Dieu Seul, de ne rien Lui associer et de ne pas nous prendre les uns les autres pour des maîtres en-dehors de Dieu. » S’ils s’y refusent, dites-leur : « Soyez témoins que, en ce qui nous concerne, notre soumission à Dieu est totale et entière. » (Aal ‘Imran 3:64)
Il est clair que l’expression bénie : de ne rien Lui associer se réfère à l’Unité de Dieu, tandis que l’expression : de n’adorer que Dieu Seul se réfère au fait d’être voué totalement à Dieu. Elles renvoient ainsi au premier et plus grand Commandement. Selon l’un des plus anciens commentaires coraniques (tafsir) faisant autorité – le Jami’ Al- Bayan fi Ta’wil Al-Qur’an d’Abu Ja’far Muhammad bin Jarir Al-Tabari (m. 310 A.H. / 923 C.E.) –, de ne pas nous prendre les uns les autres pour des maîtres en-dehors de Dieu signifie « de ne pas obéir les uns aux autres en désobéissant à ce que Dieu a commandé, ni les glorifier en se prosternant devant eux comme ils se prosternent devant Dieu ».
En d’autres termes, musulmans, chrétiens et juifs devraient être libres de suivre ce que Dieu leur a ordonné, sans avoir à « se prosterner devant des rois et autres » [21] ; car Dieu dit ailleurs dans le Coran : Nulle contrainte en religion… (Al-Baqarah, 2:256), ce qui se réfère indéniablement au second Commandement, c’est-à-dire à l’amour envers leprochain, dont la justice, [22] et la liberté religieuse, sont une partie cruciale. Dieu dit dans le Coran :
Dieu ne vous défend pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion, et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables. (Al-Mumtahinah, 60:8)
En tant que musulmans, nous invitons ainsi les chrétiens à se souvenir des paroles de Jésus
- [1]En arabe : La ilaha illa Allah Muhammad rasul Allah. Les deux paroles de la Shahadah apparaissent en fait (bien que séparément) sous forme de phrases dans le Saint Coran (la première dans Muhammad 47:19, et la seconde dans Al-Fath 48:29).↩
- [2]Sunan Al-Tirmidhi, Kitab Al-Da’awat, 462/5, no. 3383 ; Sunan Ibn Majah, 1249/2.↩
- [3]Sunan Al-Tirmidhi, Kitab Al-Da’awat, Bab al-Du’a fi Yawm ‘Arafah, Hadith no. 3934.
Il est important de remarquer que les phrases supplémentaires, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, et Il est Puissant sur toutes choses, proviennent toutes du Coran, exactement dans cette forme, dans différents passages. Seul – se référant à Dieu (que Soi Majesté soit exaltée) – se trouvent au moins six fois dans le Coran (7:70 ; 14:40 ; 39:45 ; 40:12 ; 40:84 et 60:4). Sans associé apparaît sous cette forme au moins une fois (Al-An’am, 6:173).
L’expression à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, et Il est Puissant sur toutes choses, est mentionnée telle quelle une fois dans le Coran (Al-Taghabun, 64:1), tandis que des parties de l’expression apparaissent à maintes reprises (par exemple, l’expression Il est Puissant sur toutes choses, apparaît au moins cinq fois : 5:120 ; 11:4 ; 30:50 ; 42:9 et 57:2).
- [4]En Islam, le coeur (spirituel, et non corporel) est l’organe de la perception de la connaissance spirituelle et métaphysique. A propos d’une des plus grandes visions du Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines), Dieu dit dans le Coran : Le coeur ne saurait démentir ce qu’il a vu (al-Najm, 53:11) En effet, ailleurs dans le Coran, Dieu dit : En vérité, ce ne sont pas les yeux qui se trouvent atteints de cécité, mais ce sont les coeurs dans les poitrines qui s’aveuglent. (Al-Hajj, 22:46 ; voir tout le verset, et aussi : 2:9-10 ; 2:74 ; 8:24 ; 26:88-89 ; 48:4 ; 83:14. Le coeur et ses synonymes sont en fait mentionnés plus d’une centaine de fois dans le Coran.) On trouve différentes interprétations parmi les musulmans en ce qui concerne la Vision directe de Dieu (en tant qu’opposée à celle des réalités spirituelles), que ce soit dans cette vie ou dans l’Autre. Dieu dit dans le Coran (à propos du Jour dernier) : Ce jour-là, il y aura des visages qui brilleront d’un vif éclat / et qui seront tout absorbés dans la contemplation de leur Seigneur (Al-Qiyamah, 75:22-23) Mais Dieu dit aussi : Tel est Dieu, votre Seigneur ! Il n’y a point de divinité excepté Lui, le Créateur de toutes choses. Adorez-Le ! C’est Lui qui a la charge de toutes les créatures. / Il est inaccessible aux regards, alors que Lui pénètre tous les regards. Il est le Subtil, Il est le Bien-Informé. / Des preuves évidentes vous sont parvenues de la part de votre Seigneur. Quiconque se montre clairvoyant le sera à son propre avantage ; et quiconque demeure aveugle le sera à son propre détriment. Je ne suis nullement chargé de votre sauvegarde. (Al-An’am, 6:102-104) Néanmoins, il est évident que la conception islamique du coeur (spirituel) ne diffère pas de la conception chrétienne, comme on le voit dans cette parole de Jésus (sur lui la Paix) rapportée par le Nouveau Testament : Heureux ceux qui ont un coeur pur car ils verront Dieu (Matthieu 5:8) ; ainsi que la parole de Paul : Pour le moment, nous voyons dans un miroir, de façon troublée, mais alors nous verrons en face. Maintenant je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. (1 Corinthiens 13:12)↩
- [5]Voir aussi : Luqman, 31:25.↩
- [6]Voir aussi : Al-Nahl, 16:3-18.↩
- [7]Sahih Bukhari, Kitab Tafsir Al-Qur’an, Bab ma Ja’a fi Fatihat Al-Kitab (Hadith no.1) ; et : Sahih Bukhari, Kitab Fada’il Al-Qur’an, Bab Fadl Fatihat Al-Kitab, (Hadith no.9), no. 5006.↩
- [8]Le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) a dit : Dieu a divisé la miséricorde en cent parts. Il en a fait descendre une dans le bas-monde parmi les jinns et les êtres humains, ainsi que les animaux. C’est grâce à cette part que les créatures se font mutuellement miséricorde, et que l’animal sauvage prend soin de son petit. Dieu a conservé auprès de Lui quatre-vingt-dix-neuf parts, par lesquelles Il fera miséricorde à Ses serviteurs le Jour du Jugement. (Sahih Muslim, Kitab Al-Tawbah ; 2109/4 ; no. 2752 ; voir aussi Sahih Bukhari, Kitab Al-Riqaq, no. 6469).↩
- [9]On rapporte cette parole du Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) : Le sommet de la Sagesse est la crainte de Dieu – exalté soit-Il ! (Musnad al-Shahab, 100/1 ; Al-Dulaymi, Musnad Al- Firdaws, 270/2 ; Al-Tirmidhi, Nawadir Al-Usul ; 84/3 ; Al-Bayhaqi, Al-Dala’il et Al-Bayhaqi, Al-Shu’ab ; Ibn Lal, Al-Makarim ; Al-Ash’ari, Al-Amthal, et al.) Cette parole ressemble évidemment à celle du Prophète Salomon (sur lui la Paix) dans la Bible : La crainte du Seigneur est le début de la Sagesse…. (Proverbes 9:10) ; et : La crainte du Seigneur est le début de la connaissance. (Proverbes 1:7).↩
- [10]Dans le Coran, Dieu dit aux êtres humains de croire en Lui, et de L’appeler (en utilisant l’intelligence) avec crainte (qui motive la volonté) et avec espoir (donc avec sentiment) : Seuls croient réellement à Nos versets ceux qui s’empressent de se prosterner lorsqu’on les leur rappelle, qui exaltent la louange de leur Seigneur, et se dépouillent de tout orgueil ; / ceux dont les flancs s’arrachent à leurs lits pour prier leur Seigneur ; avec crainte et espoir, et qui donnent en aumône une partie de ce que Nous leur avons accordé. / Nul ne peut soupçonner les multiples joies dont seront récompensées les oeuvres de ces hommes !(Al-Sajdah, 32:15-17)
(Ô hommes !) Invoquez votre Seigneur humblement et secrètement. En vérité, Dieu n’aime pas les transgresseurs. / Ne semez pas le désordre sur la terre, après que l’ordre y a été établi. Invoquez votre Seigneur avec crainte et espoir. La miséricorde de Dieu est à la portée de ceux qui font des oeuvres salutaires. (Al-A’raf, 7:55-56) De la même manière, le Prophète Muhammad lui-même est décrit en des termes qui manifestent la connaissance (donc l’intelligence), encourageant espoir (et donc le sentiment) et inspirant crainte (et donc motivant la volonté) :
Ô Prophète ! En vérité, Nous t’avons envoyé comme témoin, annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur. (Al-Ahzab, 33:45) En vérité, Nous t’avons envoyé (Ô Muhammad) comme témoin, porteur de bonnes nouvelles et avertisseur. (Al-Fath, 48:8).
- [11]L’amour et l’adoration parfaite du Prophète Muhammad pour Dieu est un modèle que les musulmans cherchent à imiter. Dieu dit dans le Saint Coran : En vérité, vous avez dans l’envoyé de Dieu un excellent exemple pour celui qui espère en Dieu et dans le Jour dernier, et qui se souvient de Dieu fréquemment. (Al-Ahzab, 33:21) La totalité de cet amour exclut toute mondanité et tout égoïsme, et cet amour est beau et cher aux musulmans. Ils aiment l’amour de Dieu. Dieu dit dans le Saint Coran : Sachez que l’envoyé de Dieu est parmi vous. S’il écoutait trop souvent ce que vous lui racontez, vous seriez aux prises avec de grosses difficultés. Mais Dieu vous a fait aimer la foi qu’Il a embellie dans vos coeurs, tandis qu’Il vous a fait détester l’impiété, la perversité et la désobéissance. Ce sont ceux-là les bien-guidés. (Al-Hujurat, 49:7)↩
- [12]Cet « amour particulier » s’ajoute à la Miséricorde universelle de Dieu, qui embrasse toutes choses (Al- A’raf, 7:156) ; mais Dieu sait mieux.↩
- [13]Sahih Al-Bukhari, Kitab Bad’ al-Khalq, Bab Sifat Iblis wa Junudihi ; Hadith no.3329.20
Autres versions de la parole bénie
Cette parole bénie du Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) se trouve dans une douzaine de hadith (paroles du Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines)) suivant différents contextes, et avec quelques légères variantes. Celle que nous avons citée dans le texte (Il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, et Il est puissant sur toutes choses) est en fait la plus courte des versions rapportées. On la trouve dans Sahih al-Bukhari : Kitab al-Adhan (no. 852) ; Kitab al-Tahajjud (no. 1163) ; Kitab al-‘Umrah (no. 1825) ; Kitab Bad’ al-Khalq (no. 3329) ; Kitab al-Da‘awat (nos. 6404, 6458, 6477) ; Kitab al-Riqaq (no. 6551) ; Kitab al-I‘tisam bi’l-Kitab (no. 7378) ; dans Sahih Muslim : Kitab al-Masajid (nos. 1366, 1368, 1370, 1371, 1380) ; Kitab al-Hajj (nos. 3009, 3343) ; Kitab al-Dhikr wa’l-Du‘a’ (nos. 7018, 7020, 7082, 7084) ; dans Sunan Abu Dawud : Kitab al-Witr (nos. 1506, 1507, 1508) ; Kitab al-Jihad (no. 2772) ; Kitab al-Kharaj (no. 2989) ; Kitab al-Adab (nos. 5062, 5073, 5079) ; dans Sunan al-Tirmidhi : Kitab al-Hajj (no. 965) ; Kitab al-Da‘awat (nos. 3718, 3743, 3984) ; dans Sunan al-Nasa’i : Kitab al-Sahw (nos. 1347, 1348, 1349, 1350, 1351) ; Kitab Manasik al-Hajj (nos. 2985, 2997) ; Kitab al-Iman wa’l-Nudhur (no. 3793) ; dans Sunan Ibn Majah : Kitab al-Adab (no. 3930) ; Kitab al-Du‘a’ (nos. 4000, 4011) ; et dans Muwatta’ Malik : Kitab al-Qur’an (nos. 492, 494) ; Kitab al-Hajj (no. 831).
Une version plus longue, comprenant les mots yuhyi wa yumit – (Il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, Il donne la vie et Il donne la mort, et Il est puissant sur toutes choses.) – est rapportée dans Sunan Abu Dawud : Kitab al-Manasik (no. 1907) ; dans Sunan al-Tirmidhi : Kitab al-Salah (no. 300) ; Kitab al-Da‘awat (nos. 3804, 3811, 3877, 3901) ; et dans Sunan al- Nasa’i : Kitab Manasik al-Hajj (nos. 2974, 2987, 2998) ; Sunan Ibn Majah : Kitab al-Manasik (no. 3190).
Une autre version, plus longue, comprenant les mots bi yadihi al-khayr – (Il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, Il détient en Sa main le bien, et Il est puissant sur toutes choses.) – se trouve dans Sunan Ibn Majah : Kitab al-Adab (no. 3931) ; Kitab al-Du‘a’ (no. 3994).
La plus longue des versions rapportées, qui comprend l’expression yuhyi wa yumit wa Huwa Hayyun la yamut bi yadihi al-khayr – (Il n’y a de dieu que Dieu, Seul et sans associé, à Lui appartiennent le Royaume et la Louange, Il donne la vie et Il donne la mort, Il est le Vivant qui ne meurt pas, Il détient en Sa main le bien, et Il est puissant sur toutes choses.) –, se trouve dans Sunan al-Tirmidhi : Kitab al-Da‘awat (no. 3756) et dans Sunan Ibn Majah : Kitab al-Tijarat (no. 2320), avec cette différence que ce dernier hadith donne : bi yadihi alkhayr kulluhu (Il détient en Sa main tout le bien).
Toutefois, il est important de noter que le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) a seulement décrit la première (et plus courte) version comme : la meilleure chose que nous avons dite – moi et les prophètes qui m’ont précédé, et c’est seulement de cette version que le Prophète a dit : Personne n’accomplit chose meilleure que celle-ci, excepté celui qui fait davantage. (Ces citations se réfèrent au système synoptique The Sunna Project’s Encyclopaedia of Hadith (Jam‘ Jawami‘ al-Ahadith wa’l-Asanid), préparé en coopération avec les savants d’Al-Azhar, qui comprend Sahih al-Bukhari, Sahih Muslim, Sunan Abu Dawud, Sunan al-Tirmidhi, Sunan al-Nasa’i, Sunan Ibn Majah, et Muwatta’ Malik.)
- [14]Le Saint Coran compte nombre d’injonctions invitant à invoquer, ou à se rappeller, Dieu fréquemment : Souviens-toi du Nom de ton Seigneur matin et soir. (Al-Insan, 76:25) Invoquez Dieu debout, assis ou couchés. (Al-Nisa, 4:103). Invoque (Ô Muhammad) ton Seigneur au fond de toi-même avec humilité et crainte ! Invoque-Le à voix basse, matin et soir, sans te laisser distraire. (Al-A‘raf, 7:205). … Invoque donc souvent le Nom de ton Seigneur et glorifie-Le au crépuscule et à l’aurore. (Aal ‘Imran, 3:41). Ô croyants ! Invoquez souvent Dieu ! / Glorifiez-Le matin et soir ! (Al-Ahzab, 33:41-42). (Voir aussi : 2:198-200 ; 2:203 ; 238-239 ; 3:190-191 ; 6:91 ; 7:55 ; 7:180 ; 8:45 ; 17:110 ; 22:27-41 ; 24:35-38 ; 26:227 ; 62:9-10 ; 87:1-17, et al.) De même, le Coran contient de nombreux versets soulignant l’importance fondamentale du souvenir de Dieu (voir : 2:151-7 ; 5:4 ; 6:118 ; 7:201 ; 8:2-4 ; 13:26-28 ; 14:24-27 ; 20:14 ; 20:33-34 ; 24:1 ; 29:45 ; 33:35 ; 35:10 ; 39:9 ; 50:37 ; 51:55-58 ; et 33:2 ; 39:22-23 et 73:8-9 déjà mentionné, et al. ). Ne pas pratiquer l’invocation de Dieu expose à des conséquences néfastes (voir : 2:114 ; 4:142 ; 7:179-180 ; 21 18:28 ; 18:100-101 ; 20:99-101 ; 20:124-127 ; 25:18 ; 25:29 ; 43:36 ; 53:29 ; 58:19 ; 63:9 ; 72:17 et al. ; voir aussi 107:4-6). Finalement, Dieu dit dans le Coran : Alors, le moment n’est-Il pas venu pour ceux qui croient de laisser leurs coeurs se remplir d’humilité à l’évocation de Dieu… (Al-Hadid, 57:16) ; …Et ne négligez pas de M’invoquer (Taha, 20:42), et : Souviens-toi de ton Seigneur lorsque tu oublies (Al-Kahf, 18:24).↩
- [15]ci toute citation de la Bible est traduite depuis la New King James Version. Copyright 1982 par Thomas Nelson, Inc. Utilisé avec permission. Tous droits réservés.↩
- [16]Sunan Al-Tirmithi, Kitab Al-Da’wat, Bab al-Du’a fi Yawm ‘Arafah, Hadith no. 3934. Op. cit.↩
- [17] Le christianisme et l’islam partagent des conceptions comparables concernant la création de l’homme dans la forme la plus parfaite à partir du Souffle de Dieu. Le Livre de la Génèse dit : (Génèse, 1:27) Dieu créa l’homme à Son image ; à l’image de Dieu, Il le créa ; mâle et femelle Il les créa. Et : (Génèse, 2:7) Et le Seigneur Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, et insuffla le souffle de la vie dans ses narines ; et l’homme devint être vivant.
Le Prophète Muhammad (sur lui la Paix et les bénedictions divines) a dit : En vérité, Dieu créa Adam à Son image. (Sahih Al-Bukhari, Kitab Al-Isti’than, 1 ; Sahih Muslim, Kitab Al-Birr 115 ; Musnad Ibn Hanbal, 2 : 244, 251, 315, 323 etc. et al.) Nous vous avons créés, Nous vous avons modelés, puis Nous avons dit aux anges : « Prosternez-vous devant Adam ! » Tous s’exécutèrent, Iblis seul refusa de s’incliner. (Al-A’raf, 7:11)
Par le figuier et l’olivier, par le mont Sinaï et par cette cité sacrée ! En vérité, Nous avons doté l’homme, en le créant, de la forme la plus parfaite, pour le ravaler ensuite au plus bas de l’échelle, excepté ceux qui croient, font oeuvre pie, et qui recevront une récompense qui ne sera jamais rappelée ! Comment peux-tu après cela douter encore du Jugement dernier ? Dieu n’est-Il pas le plus équitable des juges ? (Al-Tin, 95:1-8)
Tel est Dieu qui a fait pour vous de la Terre un lieu de séjour et du firmament une immense voûte, qui vous a pourvus de formes harmonieuses et qui vous a procuré une subsistance délicieuse. Tel est Dieu, votre Seigneur ! Béni soit Dieu, le Maître de l’Univers ! (Al-Ghafir, 40:64)
Cependant, les injustes n’en continuent pas moins à suivre inconsciemment leurs passions. Mais qui donc peut guider ceux que Dieu égare ? Ceux-là n’ont personne pour les secourir. Consacre-toi à la religion, en monothéiste sincère ! C’est Dieu qui a voulu que cette croyance fût inhérente à la nature de l’homme. Et l’ordre établi par Dieu ne saurait être modifié. Telle est la religion de la rectitude, mais la plupart des hommes n’en savent rien. (Al-Rum, 30:29-30)
Une fois que Je lui aurai donné sa forme définitive et l’aurai animé de Mon Esprit, vous vous prosternerez devant lui. (Sad, 38:72)
Quand ton Seigneur dit aux anges : « Je vais installer un représentant sur la Terre. » Et les anges de repartir : « Vas-tu établir quelqu’un qui y fera régner le mal et y répandra le sang, alors que nous chantons Ta gloire et célébrons Tes louanges ? » Le Seigneur leur répondit : « Je sais ce que vous ne savez pas. » Et Il apprit à Adam tous les noms ; puis les présenta aux anges en leur disant : « Faites-Moi connaître les noms de tous ces êtres, si vous êtes véridiques. » Et les anges de dire : « Gloire à Toi ! Nous ne savons rien d’autre que ce que Tu nous as enseigné ; Tu es, en vérité, l’Omniscient, le Sage. » Dieu dit alors : « Ô Adam ! Fais-leur connaître les noms de ces choses ! » Et lorsque Adam en eut instruit les anges, Dieu ajouta : « Ne vous avais-Je pas avertis que Je connais le secret des Cieux et de la Terre, ainsi que les pensées que vous divulguez et celles que vous gardez dans votre for intérieur ? » Et lorsque Nous dîmes aux anges : « Prosternez-vous devant Adam ! », ils s’exécutèrent tous à l’exception Iblis qui refusa avec orgueil, et fut ainsi du nombre des infidèles. Nous dîmes alors : « Ô Adam ! Installe-toi avec ton épouse dans le Paradis. Mangez de ses fruits à satiété et où il vous plaira ; mais ne vous approchez point de l’arbre que voici, sinon vous vous mettriez du côté des injustes. (Al-Baqarah, 2:30-35)
- [18]Sahih Al-Bukhari, Kitab al-Iman, Hadith no.13.↩
- [19]Sahih Muslim, Kitab al-Iman, 67-1, Hadith no.45↩
- [20]Les commentaires traditionnels du Saint Coran (voir : Tafsir Ibn Kathir, Tafsir Al-Jalalayn) s’accordent généralement sur le fait qu’il s’agit d’une référence aux derniers mouvements de la prière canonique musulmane.↩
- [21]Selon les grammairiens cités par Tabari (op. cit.), le terme « commune » (sawa’) dans l’expression « une parole commune entre vous et nous » signifie aussi « juste », « équitable » (adl).↩
- [22]Abu Ja’far Muhammad Bin Jarir Al-Tabari, Jami’ al-Bayan fi Ta’wil al-Qur’an, (Dar al-Kutub al- ‘Ilmiyyah, Beyrouth, Liban, 1ère éd., 1992/1412), tafsir de Aal-‘Imran, 3:64 ; Volume 3, pp. 299-302.↩