Du 28 novembre au 1er décembre 2006, Benoît XVI a effectué un voyage en Turquie pour rencontrer le patriarche orthodoxe de Constantinople et les fidèles catholiques de Turquie. Il a également eu l’occasion de s’exprimer sur sa conception du dialogue islamo-chrétien.
Premier jour
CITE DU VATICAN, 28 NOV 2006 (VIS). Benoît XVI a quitté Rome à 9 h 20’ et l’avion papal a atterri à Ankara à midi(heure de Rome), la capitale turque. Ainsi a débuté le cinquième voyage apostolique international du Saint-Père.
Dans l’avion, il a souligné devant les journalistes l’accompagnant qu’il s’agit d’un voyage pastoral et non politique, dont le but est le dialogue et un engagement commun en faveur de la paix.
A sa descente d’avion le Pape a été accueilli par le Premier Ministre turc, M.Recep Tayyip Erdogan, le Gouverneur régional, le Commandant militaire et le Maire de cette ville qui comptent aujourd’hui 5 millions d’habitants. Et à leurs côtés par Mgr.Ruggero Franceschini, Archevêque catholique d’Izmir et Président de la Conférence épiscopale de Turquie.
Aussitôt après, Benoît XVI a gagné un salon où il s’est entretenu durant vingt minutes avec le chef du gouvernement.
Après ce bref entretien, il a gagné en voiture le mausolée d’Atatürk, situé à 45 km de la capitale. Construit entre 1944 et 1953, le monument abrite la tombe de Mustafa Kemal surnommé Atatürk (le père des turcs), fondateur et premier Président de la République turque (1923-1938). On accède au monument inspiré du temple grec classique, intérieurement décoré de marbre vert et de mosaïques dorées, par un grand escalier.
A 15 h locales, Benoît XVI a été reçu au palais présidentiel par M.Ahmet Necdet Sezer, le chef de l’état turc, avant de s’entretenir avec un des deux Vice-Premiers Ministres.
Plus avant est prévu son entretien avec M.Ali Bardakoglu, le membre du gouvernement en charge des affaires religieuses.
La Turquie compte 72 millions d’habitants dont 99,8 % sont musulmans et 0,2 % chrétiens (greco-orthodoxes, syro-orthodoxes, arméniens, protestants et catholiques. Il y a également une petite communauté juive.
Les catholiques sont environ 32.000 soit 0,04 % de la population et la Conférence épiscopale compte six évêques. L’Eglise catholique dispose en Turquie de 47 paroisses, 68 prêtres, 98 religieuses et religieux, 4 diacres, 5 grands séminaristes et 28 catéchistes
Discours au président turc pour les affaires religieuses
Discours au corps diplomatique
Deuxième jour
Le pape Benoît XVI a lancé un nouvel appel pour « la paix et la réconciliation » en Terre sainte, la terre des chrétiens, des juifs et des musulmans, au sanctuaire marial d’Ephèse, seconde étape de son voyage en Turquie. “Depuis cette rive de la péninsule Anatolienne, pont naturel entre les continents, invoquons la paix et la réconciliation, surtout pour ceux qui habitent dans la Terre que nous appelons ‘sainte’, et qui est tenue comme telle autant par les chrétiens que par les juifs et les musulmans“, a déclaré Benoît XVI devant les fidèles. La Terre sainte, a-t-il ajouté, “est la terre d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, destinée à accueillir les bénédictions d’un peuple qui devienne une bénédiction pour le monde“.
“Paix pour l’humanité entière !“, a aussi lancé le pape, avant de souhaiter “que la prophétie d’Isaïe puisse rapidement se réaliser“, citant ainsi certains versets bibliques du prophète “Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre“.
Notant que tous ont “besoin de cette paix universelle“, Benoît XVI a souligné que l’Eglise était “appelée à être non seulement l’annonciatrice prophétique de cette paix, mais plus encore a en être ‘le signe et l’instrument’“. “Dans cette perspective de pacification universelle, a expliqué le pape, le désir de la peine communion et de concorde entre tous les chrétiens devient plus profond et intense“.
Au cours de l’homélie prononcée en italien à Ephèse, Benoît XVI a aussi évoqué “la maternité divine de Marie“, rappelant que ce “mystère“ avait été “solennellement confessé et proclamé“ lors du premier Concile œcuménique d’Ephèse, en 431. Il a noté que Marie était “aussi aimée et vénérée par les musulmans“. Cependant, il n’a pas mentionné le culte local selon lequel la Vierge Marie, venue vivre à Ephèse avec saint Jean l’évangéliste – dont la tombe se trouve à quelques km de là -, y serait morte.
Devant les fidèles, Benoît XVI a confié qu’il avait voulu, avec ce voyage, “faire sentir non seulement (son) amour et (sa) proximité spirituelle mais ceux aussi de l’Eglise universelle à l’égard de la communauté chrétienne qui, ici, en Turquie, est réellement une petite minorité et fait face chaque jour à de nombreux défis et difficultés“. Devant les catholiques vivant en Turquie, le pape a aussi évoqué “le beau témoignage du prêtre romain Don Andrea Santoro“, prêtre italien assassiné en février dernier dans la ville turque de Trébizonde.
En milieu d’après-midi, il s’est rendu à Istanbul, dernière ville étape de son séjour en Turquie. Il y a été accueilli par le patriarche de Constantinople, Bartholomé Ier. Les deux hommes se sont rendu au siège du patriarcat, le Phanar, pour un temps de prière et une rencontre en privé.
Homélie à Ephèse
Allocution du patriarche oecuménique
Troisième jour
Benoît XVI a assisté à la divine liturgie célébrée dans l’église patriarcale St.Georges du Patriarcat oecuménique de Constantinople. Le Saint-Père et le Patriarche œcuménique ont signé une déclaration commune.
Homélie du patriarche
Discours du pape
Déclaration commune
Benoît XVI a visité le musée de Sainte Sophie et la Mosquée Bleue, la plus grande d’Istanbul avant de rencontrer SB Mesrob II, Patriarche apostolique arménien d’Istanbul, SB Filuksinos Yusuf Cetin, Métropolite syro-orthodoxe, et le Grand Rabbin de Turquie, M.Isak Haleva.
La visite de Benoît XVI à la mosquée ‘bleue’ est la deuxième d’un pape dans un lieu de culte musulman. En 2001, Jean Paul II (1978-2005) s’était rendu à la mosquée des Omeyyades à Damas. “Ce serait un beau geste de la part du pape“, avait commenté le vicaire apostolique à Istanbul, Mgr Georges Marovitch, en attendant la confirmation officielle du Saint-Siège. Les évêques catholiques de Turquie ont toujours souhaité cette visite du pape dans une mosquée.
Quatrième jour
Benoît XVI a lâché quatre colombes en signe de paix avant de célébrer l’Eucharistie dans la Cathédrale du Saint-Esprit à Istanbul.
Homélie du pape du 1er décembre 2006
Conclusion : Analyse du voyage par le pape (6 décembre 2006)
Documents joints