par Gric
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Poème écrit au paroxysme de la tristesse et de la détresse par un journaliste libanais et publié dans le quotidien L’ORIENT LE JOUR…
Au-dessus de la ville endormie, Les étoiles veillent, nombreuses, Un avion à moteur franchit le ciel, Dans la nuit assassine.
Encore un pont qui tient debout, A la face des bombes ennemies. Des portières qui claquent, une voiture qui s’éloigne, Encore une famille qui a choisi de partir,
Nous sommes tous des ponts dans la nuit, Des ponts qui relient le jour au jour, Des ponts attendant le point du jour ; Nous irons continuer nos vies ailleurs .
Pas de lumière, de ce côté du monde, La guerre a tout éteint, tout endormi. Quelque part, un enfant vient au monde, Dont le père est sur le point de partir.
Quelque part, un homme se barbouille le visage Pour ne pas refléter le clair de lune, Il arme son fusil d¹assaut et sort pour tuer Ou mourir. C¹est sa dernière nuit sur terre.
Le jour se lève sur Beyrouth, Après une nouvelle nuit de mystère, Une nouvelle nuit de vacarme au loin, Une nouvelle nuit de silence.
Le jour étale ses couleurs, Un rossignol réveille la nature, J¹ai veillé au sommet de cette nuit, Dont je redescends pour dormir.
Le jour se lève sur Beyrouth, dans le bac à fleurs, Les abeilles bourdonnent et butinent. C¹est bien, nos enfants goûteront cette année, Du miel fabriqué au Liban.
Fady Noun GRIC Beyrouth