Sommaire du dossier : Noé
- Pourquoi Noé ?
- Noé : Avenir- Diversité-Espérance
- Synthèse de la réflexion sur le thème « Noé, Avenir, Diversité et Espérance » par Abderrazak Sayadi Gric de Tunis
- Noé dans la Bible et le Coran M.J. Horchani, A. Sayadi GRIC Tunis
- Noé ou le vivre-ensemble cosmique par Nadia Ghrab-Morcos
- Noé dans le Coran. Un messager en soutien à un autre. K. Ifrak
- Noé Dans les traditions imamites Par Dr.Saeid Jaziri GRIC Paris
- NOE DANS LA TRADITION ECRITE ARABE par Inès Horchani-GRIC Tunis
- Commentaire du texte de Tabari sur Noé et le Déluge A. Sayadi
- Noé, figure du salut par Henri de la Hougue GRIC Paris
- Noé et la question de l’interprétation des textes bibliques par Henri de La Hougue Gric Paris
- Lire l’épisode de Noé avec Origène (185-254) par Marc Botzung, GRIC Paris
- Cycle de Noé :Essai d’exégèse et d’herméneutique par S.Amedro
- Noé ou la création restaurée par M de La Chevrelière GRIC-Tunis
- L’Alliance de Dieu avec Noé par Marie-Josèphe Horchani GRIC TUNIS
- Noé et Ibn ‘Arabi par Inès Horchani GRIC Tunis
- Noé :la tentation d’une nouvelle idolâtrie Samia Lajmi Gric Tunis
- Artistes de tradition musulmane et Noé: Ayssen Makni
L’Alliance de Dieu avec Noé[1] (Gn 9, 8-17)
Introduction
Les récits bibliques de l’arche de Noé présentent des similitudes avec un mythe mésopotamien décrit dans le Poème du Supersage datant du XVIIe siècle av. J.-C., dans la légende de Ziusudra qui pourrait elle aussi dater de la fin du XVIIe siècle av. J.-C., puis repris au XIIe siècle av. J.-C. au plus tard dans la version assyro-babylonienne « standard » de l’Épopée de Gilgamesh, mythe qui raconte comment un Sage appelé Atra-Hasis, Ziusudra ou Uta-Napishtim selon les différentes versions du mythe, fut invité par le dieu Enki/Ea à construire un navire, dans lequel il pourrait échapper au déluge envoyé par l’assemblée des grands dieux. Il est aussi présent dans le Texte des pyramides, où le Dieu égyptien Atoun, créateur de toute vie veut recouvrir la terre d’un océan. Les mythologies akkadienne, sumérienne, babylonienne témoignent également d’une telle catastrophe, mais la notion d’Alliance introduite par la présence de l’arc-en-ciel est spécifique du récit biblique et définit une nouvelle relation entre les hommes et leur divinité. C’est une alliance qui unit désormais Dieu et l’humanité, et non plus une appartenance.
Dans la Bible, la première mention de l’Alliance apparaît avec l’annonce du déluge : « Mais j`établis mon alliance avec toi; tu entreras dans l`arche[2] commente ainsi : « Qu’est-ce qu’un arc, sinon une arme que Dieu dépose, dans un véritable geste d’armistice : il dépose les armes, renonce une fois pour toutes à la violence. Pour contrecarrer la violence, il se tourne délibérément vers l’alliance, pour combattre le mal par le bien. » . Cette interprétation semble être confirmée par le prophète Osée qui reprend le texte de la Genèse :
« Je conclurai, en ce temps-là, une alliance pour eux avec les animaux sauvage et les oiseaux du ciel, et les animaux qui se meuvent au ras du sol. Je briserai l’arc et l’épée, et je mettrai fin à la guerre: ils disparaîtront du pays. Et je les ferai reposer dans la sécurité. » (Osée 2,20) »
Quelques réflexions sur le sens du récit
L’Alliance avec Noé nous amène à poser quelques questions :
-Quel sens peut-on donner au choix de l’arc en ciel comme signe de l’Alliance ?
-Quel est le Dieu de Noé ?
– Tous fils de Noé ?
La symbolique de l’Arc en ciel
Chaque alliance a un signe qui l’accompagne. Le signe de l’Alliance avec Abraham est la circoncision (Genèse 17,15-27) et celui de l’Alliance avec Moïse, l’observation du sabbat (Exode 20,8-11 ; 31,12-17). Mais parmi les signes de l’alliance entre Dieu et son peuple, celui de l’arc-en-ciel a un caractère unique parce qu’il est cosmique. C’est un des spectacles de la nature parmi les plus magiques par sa grande taille, son éblouissante splendeur et aussi son évanescence. Il apparait aussi soudainement qu’il disparait. Il associe toutes les couleurs visibles en une subtile harmonie. Il est une évocation de Dieu, comme le souligne C. de Chergé, moine de Tibhirine : « La diversité des couleurs témoignait de Sa richesse intime [celle de Dieu], mais unique était la courbe polychrome qui disait le penchant du Tout-Autre pour la multitude ».[4]
Ce « signe » de l’arc-en-ciel est parfaitement approprié. En effet il résulte du passage de la lumière à travers les fines gouttes d’eau contenues dans les nuages. Ainsi l’eau qui a détruit la terre devient cause de l’arc-en-ciel. La langue française offre un saisissant raccourci de l’histoire de Noé, puisque arc et arche sont synonymes.
Remarquons aussi que si l’homme n’a pas le pouvoir de le faire apparaitre, il doit cependant faire un geste pour le voir puisque les lois de la physique imposent que l’arc apparaisse dans la direction antisolaire[5], c’est-à-dire celle qui est opposée au soleil. Dieu fait le premier pas, mais l’homme doit se tourner vers Lui. De plus puisqu’il est évanescent, l’homme ne peut retarder, à son gré, ce rendez-vous avec le signe de la présence divine.
Pour tout homme, cet arc est signe de beauté joyeuse après la violence de l’orage. Il permet tous les espoirs pour des heures meilleures ; il assure que l’orage de la colère de Dieu est passé. Le demi-cercle est devenu le symbole du ciel, de la présence de l’esprit divin, du visible suggérant l’invisible. Peut-on voir dans le demi-cercle de l’arc orienté vers le haut, le retournement total d’un demi-cercle orienté vers le bas et représentant l’arche[6]? Cela illustrerait le changement radical de Dieu vis-à-vis des Hommes.
L’image de Dieu donnée par ce récit
L’Alliance avec Noé a été conclue par Dieu parce que les premiers hommes ne se sont pas comportés de manière irréprochable. Dès le Paradis terrestre Adam et Eve désobéissent à Dieu. Puis la violence va crescendo, d’abord avec le meurtre d’Abel par Caïn (Gn 4,8), puis avec Lemek (Gn 4,23-24). Et le texte précise « Le Seigneur vit que la méchanceté de l’homme se multipliait sur la terre : à longueur de journée, son cœur n’était porté qu’à concevoir le mal » (Gn 6,5). Ce mal atteint un tel paroxysme que Dieu se repent d’avoir créé les Hommes. Sa décision est alors paradoxale : il décide de mettre un terme à cette prolifération de la violence en anéantissant, presque tous les êtres vivants, par le déluge. Comment peut-on concilier ce passage violent de la Bible avec l’idée d’un Dieu qui est Paix, Amour et Pardon ? Certes, tout ce qui est dit de Dieu dans le Premier Testament provient de conteurs, de prophètes, de psalmistes, de sages qui évoquent, avec des catégories et des images humaines, un Dieu au Nom imprononçable et qui réfléchissent sur des évènements en essayant de leur trouver un sens. L’image qu’ils nous donnent dans le début de ce texte est celle d’un Dieu vengeur, idée insoutenable pour nous aujourd’hui. Cette violence prêtée à Dieu a pour source la violence humaine. Ce texte nous dit d’abord de ne pas occulter la violence dans notre patrimoine génétique, violence que notre éducation vise à nous faire reconnaître et à domestiquer. C’est ce que fera Dieu après le déluge en donnant une loi qui tendra à canaliser la violence (Gn 9,1-7). Mais au fil des livres et de l’histoire, la familiarité des auteurs bibliques avec Dieu grandit et ils peuvent se rendre compte qu’Il est lent à la colère et riche en miséricorde, comme le dit Moïse dans l’Exode, et qu’Il a créé, non par la violence, mais par la douceur de Sa parole. Il va falloir un chemin très long, symbolisé par les quarante ans du peuple dans le désert ou les quarante jours de marche d’Élie dans le même désert, pour qu’apparaisse une connaissance de Dieu débarrassée de la plupart de ses projections humaines. Historiquement, il faudra attendre le retour d’exil à Babylone et une longue méditation de toute l’histoire passée pour parvenir à une connaissance plus vraie et plus profonde de Dieu. Du point de vue chrétien, ce long cheminement trouvera son aboutissement avec la naissance de Jésus de Nazareth, son action et son enseignement sur les routes de Galilée et Judée et enfin sa vie donnée avec sa passion et sa mort.
Ce texte nous dit aussi qu’il peut y avoir un au-delà de la déception et de la confiance trahie puisque Dieu choisit de poursuivre la relation avec les hommes en sauvant Noé, et puisque les Alliances et les Pactes entre Dieu et les hommes se multiplieront au cours des siècles[7] Les fils de Noé seront le point de départ de la « nouvelle humanité » qui sera soumise à une série de ruptures successives, et d’alliances qui constituent justement l‘histoire de Dieu et des Hommes. Et le Dieu qui tente de restaurer la confiance entre Lui et les Hommes, juste après la Déluge, est tellement différent du Dieu qui a commandé aux eaux de monter ! Le texte nous le présente comme un enfant prêt à tout, pour renouer les fils de l’amour avec les hommes : prêt à reconnaitre son erreur, prêt à une promesse unilatérale, prêt à s’inventer un pense-bête pour ne plus céder à la colère, prêt à s’engager pour toujours. Quel Dieu de tendresse, et comment ne pas lui faire confiance ! Là encore le texte a quelque chose à nous dire sur nos réconciliations humaines souvent si conditionnelles et si éloignées du commandement évangélique de pardonner soixante-dix fois sept fois (Mt 18,22).
Tous fils de Noé
Les descendants de Noé, comme le précise le verset 32 du chapitre 10 de la Genèse qui suit le récit de l’Alliance noachique, constituent toute l’humanité : « ce fut à partir d’eux que les peuples se dispersèrent sur la terre après le Déluge ». Et le livre de la Sagesse précise non sans une certaine poésie : « L’espoir du monde se réfugia sur un radeau et, dirigé par ta main, conserva pour l’avenir, une semence de génération » (Sg 14,6). Les auteurs de ces textes veulent nous rappeler que tous les Hommes sont, symboliquement les enfants d’un même père, quelles que soient les différences physiques et morales qui existent entre eux, quelle que soit la couleur de leur peau, la langue qu’ils parlent, la culture dans laquelle ils baignent, la religion qu’ils pratiquent, ou bien encore le pays qu’ils habitent. Une parenté originelle les lie tous.
Et pourtant, et sans prendre le roman[8] de J.C. Carrière comme une réalité historique (ce qu’il n’est pas!), il faut bien parfois se rappeler, entres autres, la célèbre controverse[9] qui, en 1550 à Valladolid, en Espagne, opposa le théologien Juan Ginés de Sepulveda au dominicain Bartolomeo de Las Casas. Le premier, prétextant que les Indiens sont idolâtres et commettent les pires crimes, en conclut qu’ils sont de race inférieure et doivent donc être soumis à des hommes plus évolués en l’occurrence, les Espagnols. Las Casas réussit à sauver les Indiens, mais paradoxalement, il est à l’origine, non de la naissance mais de la généralisation, de la traite des Noirs vers l’Amérique[10] : empêchés d’employer les Indiens comme travailleurs forcés, les Espagnols cherchent des esclaves et nouent des contacts avec des négriers africains, portugais, génois, français… qui leur vendent pendant plusieurs siècles des millions d’esclaves.[11] Vieille histoire ? Ou l’histoire prend-t-elle d’autres formes ? Aujourd’hui, tous les pays européens sont bousculés par un problème aigu : celui de l’accueil des étrangers. Sans porter de jugement ni sur l’exécution de la loi, ni sur son interprétation, ni sur l’application des mesures de contrôle et d’extradition, on est interpelé par les raisons communément avancées pour s’indigner de la venue d’étrangers sur les territoires européens : « on ne peut pas se laisser envahir par la misère du monde, c’est la crise et il n’y a pas de place pour tout le monde, on ne se sent plus chez nous » sans parler de « ils sont responsables de l’insécurité »…Sans verser dans la naïveté ou l’angélisme, il est de notre devoir de croyant de rappeler que la raison profonde de la migration reste la misère, que nous devons être exigeants sur les questions de justice et de solidarité, que des politiques humanistes pourraient s’unir pour financer autre chose que des murs. Et surtout que l’étranger est un homme qui souffre, aime, espère, est riche de son identité et qu’il est, comme moi, aimé de Dieu. Le Lévitique (19.33) ne rappelle-t-il pas : « Quand un émigré viendra s’installer chez toi, dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas ; cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme l’un de vous ; tu l’aimeras comme toi même ; car vous avez été émigrés, dans le pays d’Egypte. »
A quand des nations sereinement « arc en ciel »[12]?
- [1] Les traductions sont celles de la Bible de Jérusalem, Ed Desclée de Brouwer↩
- [3]↩
- [2] Le terme hébreu pour désigner l’Arche, est d’origine égyptienne et désigne initialement une caisse comme celle dans laquelle a été trouvé Moïse- ce que traduit le terme « arca », coffre en latin. Le vaisseau en bois construit par Noé a peut-être été nommé ainsi car il ressemblait plus à un coffre (allusion aussi au coffre contenant les Tables de le Loi) qu’à un bateau avec proue, poupe et pont. Sa forme ne se comprend (comme le récit Babylonien du Déluge) qu’en fonction de l’architecture des temples et comme pour les temples mésopotamiens l’entrée est placée sur le côté long. (Note de la TOB 2010 p 64)[/ref), toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi (Gn 6, 18) ».
L’Alliance
Les paroles de l’Alliance
« Voici que je conclus mon alliance avec vous et avec tous vos descendants après vous, et avec tous les êtres animés qui sont avec vous : oiseaux, bestiaux, toutes bêtes sauvages avec vous, bref tout ce qui est sorti de l’arche, tous les animaux de la terre » (Gn 9, 9-10).
Dieu ne veut pas la mort, mais la vie : il est le Dieu de tout être vivant, pour toutes les générations.
Le signe de l’Alliance
« Voici le signe de l’alliance que je mets entre moi et vous et tout être vivant avec vous, pour les générations futures. J’ai mis mon arc dans la nuée pour qu’il devienne un signe d’alliance entre moi et la terre. Quand je ferai apparaître des nuages sur la terre et qu’on verra l’arc dans la nuée, je me souviendrai de l’alliance entre moi, vous et tout être vivant quel qu’il soit (…) L’arc sera dans la nuée et je le regarderai pour me souvenir de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tout être vivant, toute chair qui est sur la terre ». (Gn 9,12-16)
Il est remarquable que l’arc est signe pour Dieu et non d’abord pour l’homme. C’est pourtant celui-ci, qui par la corruption, a provoqué la colère de Dieu et donc le déluge. Dieu veut que sa bonté soit plus forte que son désir de châtiment. L’arc est un signe d’espérance.
Les caractéristiques de l’Alliance
–Elle est unilatérale : L’Alliance est une initiative de Dieu (je conclus mon alliance, je mets mon arc dans la nuée). Lui seul s’engage et il ne demande aucune contrepartie ni aux animaux, ni surtout à l’homme qui en est le bénéficiaire libre et comblé. C’est l’alliance de Dieu, « mon alliance » dit-il.
-Elle est universelle : elle concerne la création toute entière et ressemble un peu à une deuxième création. Mais surtout elle vaut pour l’ensemble de l’humanité. En effet Dieu précise qu’elle est conclue « avec vous et avec tous vos descendants après vous ». Les descendants de Noé, comme le précise le verset 32 du chapitre 10 de la Genèse qui suit le récit de l’Alliance noachique, constituent toute l’humanité : « ce fut à partir d’eux que les peuples se dispersèrent sur la terre après le Déluge ».
-Elle est éternelle : c’est ainsi que Dieu qualifie l’alliance dont l’arc-en-ciel est le signe. Tant qu’il y aura de l’air, de l’eau et de la lumière, ce signe sera visible et Dieu tiendra parole. Et il précise : « Plus jamais je ne frapperai les vivants comme je l’ai fait (Gn 8, 21). Cet engagement définitif témoigne d’une relation nouvelle de Dieu avec ceux qui ont échappé au Déluge.
-Elle a pour signe l’arc en ciel qui évoque tout à la fois la beauté, l’unicité dans le multiple et la paix retrouvée après l’orage.
-Elle est geste d’armistice à l’initiative de Dieu qui dit : « Je mets mon arc dans la nuée ». Ce verset est parfois traduit par: « Mon arc, je le dépose sur la nuée » (Gn 9, 13). Traduction qu’André Wénin[3] A.Wénin, in Actualité des mythes. Relire les récits mythiques de Genèse1-11,Namur, Cefoc p.119↩
- [4] Christian de Chergé in L’invincible espérance, Bayard Editions 1997, p. 121↩
- [5] Trinh Xuan Than in Dictionnaire amoureux du ciel et des étoiles, Plon-Fayard 2009 p.48↩
- [6] svetlina.over-blog.com/article-4921059.html ↩
- [7] Nous avons traité de « l’Alliance avec Abraham et des Pactes du Coran » dans un article paru sur le site du Gric : gric-international.org ↩
- [8] La controverse de Valladolid, roman écrit en 1933 par Jean-Claude Carrière et qui fit l’objet d’une pièce de théâtre et d’un film. L’auteur a d’ailleurs prévenu du risque de méprise en écrivant : « Je n’ai eu pour intention que de soumettre un récit diffus à une dramaturgie, que de tendre et durcir l’action. La vérité que je cherche dans le récit n’est pas historique, mais dramatique » Jean-Claude Carrière, La Controverse de Valladolid, Note, Paris, Belfond, 1992↩
- [9] La controverse de Valladolid, roman écrit en 1933 par Jean-Claude Carrière et qui fit l’objet d’une pièce de théâtre et d’un film. L’auteur a d’ailleurs prévenu du risque de méprise en écrivant : « Je n’ai eu pour intention que de soumettre un récit diffus à une dramaturgie, que de tendre et durcir l’action. La vérité que je cherche dans le récit n’est pas historique, mais dramatique » Jean-Claude Carrière, La Controverse de Valladolid, Note, Paris, Belfond, 1992↩
- [10] Dans « Historia de las Indias » , Las Casas se repent d’avoir accepté dans ses jeunes années, pour alléger le travail des Indiens, que les colons soient autorisés à faire entrer leurs esclaves noirs dans leurs encomiendas américaines À la suite de cet aveu, il condamne également cet esclavage, qu’il juge aussi injuste et inhumain que celui des Indiens. Voir les annexes du livre de Philippe André Vincent, Bartholomé de Las Casas prophète du Nouveau-Monde, Paris, Tallandier, 1980↩
- [11] La Tunisie abolira l’esclavage le 23 janvier 1846, le décret d’abolition de l’esclavage en France et dans les colonies françaises date du 27 avril 1848, en 1865 les Etats-Unis promulguent le 13° amendement interdisant l’esclavage, et nombreux sont les Etats qui ne l’aboliront qu’au XXème siècle.↩
- [12] Notion introduite par l’Archevêque Desmond Tutu pour traduire son rêve de voir se construire une société sud-africaine sans apartheid.↩